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Mexique: un reportage sur la face cachée de Cancun reçoit le prix Breach-Valdez

Un reportage sur la face cachée de la populaire station balnéaire de Cancun, dans l'est du Mexique, a reçu mercredi le prix Breach-Valdez, dédié à la mémoire de deux journalistes assassinés en 2017 dans le pays, l'un des plus dangereux au monde pour la profession.

Ricardo Hernandez a remporté la première place pour un reportage montrant "le visage moins promu" de la station balnéaire. Il y évoque les bidonvilles où logent ceux qui sont tout en bas de "la pyramide économique" de la ville, qui accueille chaque année des millions de touristes.

Le jury a souligné la "narration impeccable" des "témoignages qui montrent l'exclusion et ce que l'on ne voit pas à Cancun", a rapporté Griselda Triana, veuve de Javier Valdez, l'un des journalistes qui a donné son nom au prix, lors de la cérémonie de remise des prix.

"La seule chose dont on parle et dont on fait la promotion à propos de Cancun, ce sont ses plages, son tourisme, mais on évite, empêche, écarte le flux des informations sur ce qui se passe au-delà", a estimé Ricardo Hernandez auprès de l'AFP.

Le journaliste a raconté avoir été puni pour ce reportage. "J'ai été renvoyé du journal où je travaillais parce que cela affectait l'image de Cancun", a-t-il déploré.

La deuxième place a été attribuée à un groupe de journalistes, Wendy Selene Perez, Paula Monaco, Luis Brito et Maria Ruiz, pour un article racontant le procès d'un ancien responsable de la Commission nationale de recherches des disparus (CNB) accusé d'avoir transmis 45.000 profils génétiques de personnes disparues et de leurs familles à une société privée. Quelque 100.000 personnes sont portées disparues au Mexique, du fait d'enlèvements et assassinats souvent liés au trafic de drogue.

Le prix Breach-Valdez honore la mémoire et le travail de Javier Valdez -qui était correspondant de l'AFP à Sinaloa (nord-ouest)- et de Miroslava Breach, assassinés pour leurs reportages et leurs enquêtes. L'AFP faisait partie du jury.

Le Mexique est considéré comme l'un des pays les plus dangereux au monde pour exercer le métier de journaliste, selon l'organisation Reporters sans frontières, qui a recensé plus de 150 journalistes tués depuis 2000.

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