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Nouveau rebondissement dans une affaire délicate pour Joe Biden: d'autres documents confidentiels découverts dans sa maison de famille

Cinq pages supplémentaires de documents confidentiels ont été retrouvées dans la maison de famille de Joe Biden, a fait savoir la Maison Blanche samedi, un rebondissement supplémentaire dans une affaire très délicate pour le président américain.

Depuis le début de la semaine, l'exécutif américain enchaîne les communiqués sur des découvertes successives de dossiers datant de la vice-présidence de Joe Biden, de 2009 à 2017, d'abord dans un bureau à Washington, puis dans une résidence cossue de Wilmington (Delaware, est).

Le démocrate de 80 ans, dont c'est le fief familial et politique, y séjourne d'ailleurs ce week-end, comme à son habitude.

Une loi de 1978 oblige les présidents et vice-présidents américains à transmettre, à l'issue de leur mandat, l'ensemble de leurs emails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales.

Samedi, l'avocat de la présidence Richard Sauber a dû communiquer à nouveau, et expliquer comment d'autres pièces avaient été retrouvées jeudi dans la maison de famille.

Mercredi, rappelle Richard Sauber, des avocats personnels du président avaient retrouvé, dans une pièce voisine du garage, une page marquée comme étant un document confidentiel.

N'étant pas dotés des autorisations nécessaires pour consulter ce genre de pièces, ces avocats n'ont pas poussé davantage leurs recherches et ont averti le ministère de la Justice, précise le conseil de la Maison Blanche.

Garage 

Richard Sauber, qui a lui les autorisations voulues, s'est rendu jeudi soir à Wilmington et y a découvert cinq autres pages, soit six pages de documents classifiés au total. Il indique que les représentants du ministère de la Justice qui l'accompagnaient en ont "immédiatement" pris possession.

Si l'affaire n'est devenue publique que cette semaine, elle a démarré il y a plus de deux mois.

De premiers documents classés avaient été découverts le 2 novembre au Penn Biden Center, un cercle de réflexion de Washington où Joe Biden avait autrefois un bureau, et signalés aux Archives nationales.

Le 20 décembre, les avocats du président avaient ensuite trouvé, dans le garage de la maison de Wilmington, "un petit nombre de documents" potentiellement confidentiels, et averti le ministère de la Justice.

Le 11 janvier, ces avocats ont mis au jour un document confidentiel, cette fois dans la pièce adjacente au garage de la maison. Le lendemain, l'avocat de la présidence y a découvert les cinq pages supplémentaires.

"Inadvertance" 

Jeudi, le ministre de la Justice Merrick Garland a nommé un procureur indépendant, Robert Hur, pour enquêter dans ce dossier. La Maison Blanche plaide "l'erreur" et parle de documents emportés "par inadvertance".

La communication au compte-gouttes de l'exécutif - il a attendu la parution d'informations de presse pour admettre cette semaine les découvertes de documents de novembre - rend l'affaire délicate pour Joe Biden, qui envisage de briguer sa réélection.

Le débat autour de la gestion des archives de sa vice-présidence rappelle, malgré de nombreuses différences sur le fond, que l'ancien président Donald Trump est lui aussi dans le viseur de la justice pour avoir emporté des documents officiels dans sa résidence de Floride.

La Maison Blanche s'efforce d'empêcher tout parallèle: les avocats de Joe Biden ont "agi immédiatement et volontairement", a assuré Richard Sauber samedi, là où Donald Trump est accusé d'avoir dissimulé des dossiers, en grand nombre.

L'opposition républicaine, fragilisée par des dissensions internes, voit là l'occasion de retrouver un peu d'élan.

Elle entend enquêter sur le sujet, au travers en particulier d'une commission de la Chambre des représentants présidée par l'élu républicain du Kentucky James Comer.

"Le secret de la Maison Blanche Biden dans cette affaire est inquiétant. Tout aussi inquiétant est le fait que des assistants de M. Biden ont passé au peigne fin des documents en sachant qu'un procureur spécial serait nommé", a déclaré M. Comer dans un communiqué.

"De nombreuses questions doivent trouver des réponses, mais une chose est sûre: la supervision vient", a-t-il ajouté, regrettant ce qu'il a qualifié de "trois coups du président Biden contre la transparence".

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