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Des dizaines de milliers d'Israéliens sont descendus samedi dans les rues de Tel-Aviv et dans d'autres villes pour protester contre le projet de réforme controversé du système judiciaire, considéré par ses détracteurs comme une dérive autoritaire.
Ces manifestations, les 28e depuis que le projet de réforme a été dévoilé en janvier, surviennent quelques jours après l'approbation en première lecture par le Parlement d'une mesure clé de la réforme portée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, l'un des plus à droite de l'histoire du pays.
La clause votée mardi vise à annuler la possibilité pour le pouvoir judiciaire de se prononcer sur "le caractère raisonnable" des décisions du gouvernement.
"Il s'agit d'une bataille pour le pays, nous voulons qu'Israël reste démocratique, et les lois dictatoriales ne passeront pas ici", a déclaré à l'AFP une manifestante, Nili Elezra, 54 ans.
"Les choses iront mal. Les gens partent déjà, l'argent est perdu, les investisseurs fuient, le monde ne veut pas nous parler, personne n'est content de ce qui se passe ici", a-t-elle estimé.
Face à une opposition farouche et à des critiques internationales grandissantes, notamment de la part du président américain Joe Biden, M. Netanyahu a ordonné en mars une "pause pour le dialogue", mais celui-ci a échoué le mois dernier.
Pour Elad Ziv, les prochaines semaines s'annoncent cruciales: "nous avons deux semaines et demie avant la fin de la session d'été du Parlement et nous devons les bloquer", a déclaré à l'AFP ce programmeur de 45 ans.
Annoncée peu après l'investiture du gouvernement formé en début d'année par M. Netanyahu avec le soutien de partis d'extrême droite et de formations ultra-orthodoxes juives, la réforme judiciaire vise notamment à diminuer les prérogatives de la Cour suprême, que l'exécutif juge politisée.
Les détracteurs de la réforme estiment qu'elle risque d'ouvrir la voie à une dérive anti-libérale ou autoritaire.