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Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche à Paris en soutien à trois adolescents blessés en avril dans un choc avec une voiture de police dans le nord-est de la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.
La conductrice du deux-roues, âgées de 17 ans, est toujours hospitalisée, selon sa famille. Les deux autres jeunes blessés, de 13 et 14 ans, sont sortis de l'hôpital. "C'est pas normal que nos enfants aient peur de la police, la police est là pour nous protéger", a dit lors de la marche la soeur de la conductrice, sans donner son nom.
"Justice pour nos enfants", "on n'oublie pas, on ne pardonne pas", "police partout, justice nulle part", ont scandé les manifestants, au premier rang desquels des membres de la famille des trois mineurs.
Plusieurs députés, dont les Insoumis Eric Coquerel, Thomas Portes et Sophia Chikirou et l'écologiste Eva Sas, ainsi que la militante contre les violences policières Assa Traoré, étaient présents.
Le 13 avril peu avant minuit, dans le XXe arrondissement de Paris, les trois adolescents, à scooter, avaient tenté d'échapper à un contrôle et chuté, quelques rues plus loin, en heurtant une voiture de police.
Les fonctionnaires de police avaient dans un premier temps affirmé que la jeune conductrice avait perdu la maîtrise du deux-roues qui avait chuté, sans évoquer de collision avec le véhicule de police. Puis, contredits par un témoignage, les policiers mis en cause avaient finalement reconnu un contact.
Trois agents ont été suspendus après les faits et l'un d'entre eux a été mis en examen le 21 avril pour violences avec arme et faux en écriture publique. Ce policier a été placé "sous contrôle judiciaire avec les interdictions d'exercer l'activité de policier, ainsi que d'entrer en contact avec les victimes et les témoins".
La marche a marqué une pause là où le choc avait eu lieu, puis près du commissariat du XXe arrondissement et devant le lieu où Lamine Dieng, un Franco-Sénégalais, avait été interpellé en 2007 avant de décéder dans un car de police. Les manifestants y ont scandé des slogans hostiles à la police et au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.