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Une foule compacte d'Israéliens est de nouveau descendue dans les rues de Tel-Aviv samedi soir pour protester contre la réforme de la justice voulue par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, que les manifestants considèrent comme attentatoire à la démocratie.
"Sauvez la démocratie", "Liberté pour tous" et "Netanyahu nous conduit vers la guerre", pouvait-on lire sur des pancartes brandies lors de cette manifestation, qui s'est tenue au lendemain d'un attentat sur le front de mer de Tel-Aviv ayant fait un mort et sept blessés.
D'après les organisateurs, environ 258.000 personnes ont protesté à Tel-Aviv contre la réforme judiciaire, dans une marée de drapeaux israéliens. La police n'a pas donné de chiffres sur la participation.
D'autres manifestations plus modestes ont eu lieu à Kfar Saba (centre), Haïfa (nord) et Jérusalem notamment.
Depuis l'annonce du projet de réforme début janvier, des dizaines de milliers d'Israéliens se réunissent toutes les semaines pour dénoncer le texte et conspuer le gouvernement formé en décembre par M. Netanyahu.
Celui-ci a annoncé le 27 mars une "pause" législative pour donner une "chance [...] au dialogue", après une intensification de la contestation, un début de grève générale et l'apparition de tensions au sein de la majorité, mais la mobilisation contre la réforme reste forte.
Pour le gouvernement, le texte vise entre autres à rééquilibrer les pouvoirs en diminuant les prérogatives de la Cour suprême, que l'exécutif juge politisée, au profit du Parlement.
Les détracteurs de la réforme estiment au contraire qu'elle risque d'ouvrir la voie à une dérive illibérale ou autoritaire.
Cette nouvelle manifestation survient au lendemain d'un attentat à la voiture bélier dans la métropole israélienne ayant coûté la vie à un Italien et blessé sept personnes, d'après la police israélienne.
Plus tôt vendredi, deux soeurs israélo-britanniques avaient été tuées dans une autre attaque palestinienne, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Les violences se sont accrues ces derniers jours après l'irruption brutale des forces israéliennes dans la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, en plein ramadan, qui a suscité de nombreuses condamnations.