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Le président brésilien Lula a accusé lundi Israël de "tuer des innocents sans aucun critère" dans la bande de Gaza, jugeant la réponse de l'Etat hébreu "aussi grave" que les attaques du Hamas.
"Après les actes de terrorisme du Hamas, les conséquences, la solution d'Israël s'est avérée aussi grave que celle du Hamas. Ils tuent des innocents sans aucun critère", a affirmé Luiz Inacio Lula da Silva lors d'une cérémonie officielle à Brasilia.
Le président du plus grand pays d'Amérique latine a également accusé Israël de "lancer des bombes là où il y a des enfants, comme sur des hôpitaux, sous prétexte que des terroristes s'y trouveraient".
"C'est inexplicable. D'abord, il faut sauver les femmes et les enfants, après vous vous battez avec qui vous voulez", a insisté Lula.
Les représentants de la communauté juive du Brésil ont toutefois dénoncé les propos "erronés", "injustes" et "dangereux" de Lula, qui a "mis sur le même plan" Israël et le Hamas.
Ils ont défendu les efforts "visibles et prouvés" des autorités israéliennes "pour sauver les civils palestiniens".
"Notre communauté attend un équilibre de la part de nos autorités", a ajouté dans une note la Confédération israélienne du Brésil, qui affirme représenter quelque 120.000 juifs brésiliens, soit la deuxième communauté la plus importante de la région.
Le 7 octobre, l'attaque du mouvement islamiste palestinien contre Israël, d'une ampleur et d'une violence jamais vues depuis la création de l'Etat en 1948, a fait environ 1.200 morts, des civils dans leur majorité, selon les autorités.
L'armée israélienne estime que quelque 240 personnes ont également été emmenées en otages dans la bande de Gaza.
Depuis, Israël a pilonné Gaza sans relâche et mène depuis le 27 octobre une opération terrestre dans le but "d'anéantir" le Hamas. Les bombardements ont tué 11.240 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.630 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Israël nie cibler délibérément les hôpitaux. Il accuse le Hamas d'utiliser ces installations, ou les tunnels situés sous celles-ci, comme cachettes, ce que le groupe militant islamiste nie.
Lula a souligné que le nombre de femmes et d'enfants tués était sans précédent pour un conflit de ce type.
Le président brésilien a accueilli lundi, sur la base aérienne de Brasilia, 22 Brésiliens et 10 membres de leur famille évacués de Gaza, dimanche, par la frontière terrestre avec l'Egypte, après plus d'un mois d'attente dans la zone de conflit.
Le vol transportant les rapatriés a atterri après 23H00 GMT à l'aéroport de Recife (Pernambuco), où ils ont fait une escale technique avant de poursuivre leur voyage vers la capitale.
"Aujourd'hui est un jour très heureux pour les Brésiliens", avait déclaré Lula plus tôt dans la journée. Le gouvernement rapatrie ceux qui "ont pu être libérés avec beaucoup de sacrifices, cela dépendait de la volonté d'Israël", a-t-il ajouté.
Jeudi, Celso Amorim, proche conseiller de Lula qui représentait le Brésil à une conférence humanitaire sur Gaza à Paris, s'est déclaré en faveur d'un "cessez-le-feu", estimant que la mort de milliers d'enfants palestiniens dans des bombardements israéliens faisait penser à "un génocide".