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Dany Leprince, condamné en 1994 pour les meurtres de son frère, sa belle-sœur et ses deux nièces à Thorigné-sur-Dué, dont il se dit innocent, est revenu samedi pour la première fois depuis le procès dans cette commune de la Sarthe où il résidait.
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans en 1997 pour le quadruple meurtre, il a bénéficié d'une libération conditionnelle en 2012.
Depuis l'an dernier, Dany Leprince n'est plus sous contrôle judiciaire et a désormais le droit de s'exprimer sur cette affaire.
Il a pu écrire un livre, intitulé "Ils ont volé ma vie", pour raconter "l'acharnement judiciaire" qu'il dit avoir vécu et son espoir d'obtenir la révision de son procès.
Samedi, il est revenu pour la première fois depuis 1997 dans son village d'origine pour y présenter son livre dans la salle des fêtes communale, où 500 personnes environ l'attendaient, a constaté un photographe de l'AFP.
Dany Leprince est aussi allé voir, en compagnie de son avocat Me Olivier Morice, la maison où il vivait au moment du drame, à quelques centaines de mètres du domicile de son frère cadet Christian.
"Il est très combatif, très déterminé à ce que la justice l'innocente complètement", a assuré à l'AFP Me Morice.
Le 4 septembre 1994, Christian Leprince, sa femme et deux de leurs filles, âgées de 7 et 10 ans, sont retrouvés massacrés à l'arme blanche dans leur pavillon de Thorigné-sur-Dué.
Deux jours après, Dany Leprince est interpellé avec quatre autres membres de sa famille, dont son épouse Martine.
Après quarante-six heures de garde à vue, dénoncé par sa femme et sa fille aînée, il avoue le meurtre de son cadet, sans évoquer sa belle-sœur et les deux enfants. Mais il se rétracte vite et clame son innocence depuis lors.
Aucune empreinte digitale ou génétique lui appartenant n'a été découverte sur les lieux des crimes, rappelle Dany Leprince, qui vit aujourd'hui dans le Lot-et-Garonne.
A l'époque, il n'était pas possible de faire appel d'une condamnation aux assises et son pourvoi en cassation est rejeté.
Une première requête en révision aboutit en 2006 à de nouvelles investigations mais cette requête sera finalement rejetée en 2011.
En mars 2021, il en dépose une seconde, qui aboutit rapidement à un supplément d'information.
"Nous espérons vraiment qu’elle puisse aller jusqu’au bout et faire reconnaître l’innocence de Dany Leprince, parce qu'il y a à notre sens aujourd'hui des éléments qui sont nouveaux" et qui pourraient permettre à la cour de révision d'annuler la condamnation de Dany Leprince, déclare Me Morice.
Il espère une décision de la commission d'instruction "avant l'été", dans tous les cas d'ici la fin de l'année.