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La commission électorale thaïlandaise a recommandé mercredi la suspension du député réformiste Pita Limjaroenrat, vainqueur des législatives de mai et candidat pour devenir Premier ministre, qui risque un procès devant la Cour constitutionnelle et une disqualification.
A la veille du vote incertain pour désigner le nouveau chef du gouvernement, le président de la commission électorale Ittiporn Boonprakong a confirmé mercredi auprès de l'AFP que l'instance préconisait de suspendre le candidat progressiste, à la tête du parti Move Forward.
Plus tôt, la commission électorale a fait savoir dans un communiqué qu'elle transmettait les conclusions de son enquête à la Cour constitutionnelle.
"La commission électorale (...) estime que le statut de Pita Limjaroenrat doit être considéré pour annulation et va soumettre la question à la Cour constitutionnelle pour une attention approfondie."
La commission électorale enquête depuis début juin sur Limjaroenrat, 42 ans, au sujet d'actions qu'il possédait durant la campagne dans une chaîne de télévision, ce que le code électoral thaïlandais interdit aux candidats.
Le parlementaire, qui risque la prison, la perte de son siège parlementaire et l'inéligibilité durant 20 ans, se défend de toute manoeuvre illégale.
La Cour constitutionnelle doit désormais indiquer si elle accepte de se saisir de cette affaire épineuse, qui plonge le royaume dans l'incertitude.
Deux mois après sa victoire, Pita Limjaroenrat n'est pas certain de devenir le prochain Premier ministre, en raison de ses ennuis judiciaires et de l'opposition de sénateurs favorables à l'armée qui les a nommés.
Move Forward a infligé à la surprise générale un revers cinglant aux militaires au pouvoir depuis quasiment une décennie, avec un programme qui fait écho aux manifestations massives de 2020 pour plus de démocratie.
En cas d'échec jeudi, de nouveaux tours seront organisés, avec l'hypothèse qu'un candidat plus consensuel émerge à la place du vainqueur des législatives.