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L’ambassade des États-Unis interroge discrètement des universités flamandes sur leur politique de diversité, suscitant l’indignation de la ministre Zuhal Demir, qui dénonce une ingérence étrangère dans les valeurs académiques locales.
L'ambassade américaine a envoyé un questionnaire à certaines universités en Flandre avec des questions sur leur politique de diversité. La ministre flamande de l'Enseignement Zuhal Demir (N-VA) l'a indiqué jeudi en commission du Parlement flamand.
Selon le député Brecht Warnez (CD&V), la démarche américaine s'inscrit dans la politique de l'administration Trump qui consiste à faire pression sur les établissements d'enseignement et les entreprises qui s'engagent en faveur de l'inclusion. Il était apparu précédemment que des entreprises européennes, dont des belges, avaient été contactées par les autorités américaines pour savoir si elles mettaient en place des programmes anti-discrimination.
L'enquête transmise désormais aux universités flamandes (on ignore leur nombre), contient des questions sur "les liens internationaux, la gestion des risques, les programmes de diversité et la politique de liberté d'expression des universités, entre autres choses", a déclaré le député flamand Brecht Warnez.
La ministre de l'éducation Zuhal Demir (N-VA) a confirmé l'existence du questionnaire. "Pour l'instant, il subsiste une ambiguïté quant à la nature et aux conséquences du questionnaire. Ce qui est clair, cependant, c'est que nos normes et nos valeurs dans les institutions de la connaissance ne devraient pas être influencées de l'étranger", a-t-elle déclaré.
Elle s'est concertée avec le ministre-président flamand Matthias Diependaele sur cette question, dans le cadre de ses compétences en matière de politique étrangère et de recherche. Selon Mme Demir, une réunion a déjà eu lieu entre le département flamand de la chancellerie et des affaires étrangères, Flanders Investment & Trade et l'ambassade des États-Unis au sujet de ce questionnaire.
Une réunion interministérielle sur les relations plus larges avec les États-Unis est prévue cette semaine, a déclaré Zuhal Demir, pour qui toute ingérence extérieure est "inadmissible".



















