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"Il faut occuper le terrain 24h sur 24, 7 jours sur 7": voici la stratégie bruxelloise pour lutter contre les violences liées à la drogue

 La stratégie des hotspots sera prolongée de six mois supplémentaires. 

Le Conseil Régional de Sécurité de la capitale a décidé de prolonger de six mois supplémentaires, au-delà du mois de mars à venir, la stratégie des hotspots mise au point pour coordonner la lutte contre le trafic de stupéfiants. Cette annonce a été faite mardi en début de soirée, par le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort, la Haute fonctionnaire et directrice générale de safe.brussels, Sophie Lavaux et le bourgmestre d'Anderlecht Fabrice Cumps.

Cette stratégie sera adaptée et complétée par de nouvelles mesures, le cas échéant.  

Une rencontre anticipée 

Le CoReS avait été convoqué par Rudi Vervoort, de manière anticipée par rapport à la date de réunion ordinaire programmée à la fin du mois, à la suite de la nouvelle vague de coups de feu tirés dans le contexte du trafic de stupéfiants dans la capitale.  

De l'aveu de Rudi Vervoort, ces événements récents ont aussi eu pour effet de faire participer à la réunion, pour la première fois depuis la naissance de cet organe de coordination en matière de sécurité, le ministre de l'Intérieur (ndlr: Bernard Quintin).  

Il importe que chacun dans la sphère de ses compétences fasse ce qu'il doit faire

Le CoReS a réuni les bourgmestres des 19 communes bruxelloises, les chefs de police des zones de police, le Procureur du Roi de Bruxelles (ndlr: Julien Moinil) et le directeur-coordinateur et le directeur judiciaire de la police fédérale, comme à l'accoutumée. Outre le ministre de l'Intérieur, la commissaire nationale aux drogues, Ine Van Wymersch était également présente."On retiendra une convergence des priorités nécessitant que tous les niveaux de pouvoir s'investissent dans la même direction. Il importe que chacun dans la sphère de ses compétences fasse ce qu'il doit faire", a commenté Rudi Vervoort. Selon celui-ci, le procureur du Roi a détaillé son plan d'action drogues. La commissaire aux drogues a donné un aperçu plus global d'une problématique internationale.  

Il faudra continuer à occuper le terrain 24h sur 24 et 7 jours sur 7

Pour Sophie Lavaux, les fusillades observées ne sont que la pointe de l'iceberg du trafic de stupéfiants. "Nous coordonnons notre stratégie depuis plusieurs mois. On en perçoit les résultats, mais c'est une problématique complexe qui dépasse la Belgique. Il importe donc d'avoir une approche intégrée avec les différents partenaires et on va continuer à se concerter", a-t-elle dit. "Tant qu'il n'y a pas de dénouement judiciaire, il faudra continuer à occuper le terrain 24 h sur 24 et 7 jours sur 7. C'est ce que nous faisons sur place depuis vendredi, à la fois pour éviter la répétition de l'usage d'armes à feu, mais aussi pour rassurer la population et notre personnel de première ligne non-policier", a précisé le bourgmestre d'Anderlecht.  

Pour Fabrice Cumps, "il faut aussi avoir l'honnêteté de dire qu'on ne pourra pas tenir ce rythme pendant vingt ans. Il faut donc renforcer les moyens humains dont on dispose au niveau des polices locales mais aussi judiciaires et fédérales, que ce soit en engageant du personnel supplémentaire, ou en considérant que des zones sont plus fragiles que d'autres et doivent être déchargées de certaines missions telles que les transferts de prisonniers ou la surveillance de lieux liés à la communauté juive".  

Le bourgmestre d'Anderlecht a enfin jugé, sur base de l'expérience vécue au Peterbos, qu'il faudra veiller à ne pas se désengager trop tôt du terrain lorsque l'on sera venu à bout de la difficulté.  

La Stratégie régionale de lutte contre le trafic de stupéfiants et son impact sur la sécurité ont été lancés en avril 2024. Approuvée par le CORES, elle repose sur une approche ciblée combinant sécurité, prévention et amélioration de la qualité de vie des quartiers concernés.  

À Bruxelles, dix-sept hotspots prioritaires ont été identifiés en concertation avec les services de police et les bourgmestres. Pour chacun de ces hotspots, une taskforce a été mise en place, l'objectif étant pour chacun de ces lieux identifiés, de concentrer et coordonner les actions tant en termes de sécurité, de prévention et d'amélioration de la vie de quartier.  

Sur le terrain, ces décisions se sont traduites notamment par une présence policière renforcée aux heures critiques ; des actions judiciaires ciblées contre le deal de rue ; des mesures de sécurité, incluant un renforcement des contrôles d'identité ; des restrictions sur la vente et la consommation d'alcool ; un élargissement des horaires des services de prévention ; ainsi que l'organisation d'activités culturelles et communautaires pour réinvestir l'espace public.  

Selon safe.brussels, l'intensification des opérations de nettoyage et d'entretien des infrastructures a par ailleurs permis d'améliorer le cadre de vie des habitants.

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