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Depuis hier, la commune d'Anderlecht est en proie à des fusillades. Celles-ci sont très probablement liées au trafic de drogue. Et alors que de nombreux policiers sont déployés sur le terrain, cela n'empêche pas les dealers de poursuivre leur trafic. Se procurer de la drogue est d'une facilité déconcertante, ce que déplorent avec fatalisme les habitants du quartier que nous avons rencontrés.
C'est en plein cœur du quartier Clemenceau que nous rencontrons Mousse. Cet ancien détenu est sorti de prison il y a 7 mois. Pour nous montrer la réalité du trafic de drogue dans le quartier, il décide de nous emmener aux abattoirs d'Anderlecht.
Ici, du vendredi au dimanche, c'est jour de marché. Mais une fois les étals rangés, cet espace se transforme en un point de deal bien connu des habitants. "Tout ça, ça existe depuis les années 80. La police, ils savent bien ce qu'ils font, ils savent très bien où est la drogue", explique-t-il.
Un peu plus loin, deux autres dealers. L'un d'eux a accepté de s'exprimer. "Je suis arrivé en Belgique il y a deux mois. On est tous perdus ici. Personne n'est heureux de faire ça. Mais c'est facile (...)", raconte-t-il.
Le ras-le-bol des habitants
Une atmosphère pesante qui paralyse tout un quartier. Un riverain nous confie être à la recherche d'un nouveau logement. Et plus question d'habiter à Anderlecht. "Chacun a peur de sa ville. Chacun veut vivre là longtemps, pour ne pas être dérangé".
Pour ce professeur, c'est devenu une réalité qui s'immisce au sein même des classes. "Il y a forcément, comme partout, je pense, des jeunes qui peuvent avoir une consommation de shit ou de beuh. Mais c'est toujours en dehors de l'école. Et à l'intérieur même de l'école, on a une politique assez stricte de tolérance zéro".
Malheureusement, le cas de Clémenceau n'est pas isolé. À quelques kilomètres de là, le périmètre de la gare du Midi est lui aussi connu pour être un hotspot. Ici, les taxis sont régulièrement ciblés par les dealers pour se déplacer avec de la marchandise sans se faire contrôler.
Hicham, taximan, dénonce une violence quotidienne. "Il m'a dit : 'Roulez, monsieur, sinon je vais exploser ta tête'. Depuis, j'ai arrêté de travailler la nuit".
Changer ses habitudes, une réalité pour de nombreux riverains. Mais la commune d'Anderlecht n'est pas la seule concernée. Au total, 89 fusillades ont été recensées à Bruxelles en 2024.