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"Remercier toutes les personnes qui comptent pour les enfants": Uccle remplace la fête des mères et des pères par "la fête des familles"

Face à l’évolution des modèles familiaux et des réalités des élèves, les écoles communales d’Uccle ont décidé de célébrer une fête des familles, en lieu et place des traditionnelles fêtes des mères et des pères.

C’est un petit bouleversement dans les habitudes scolaires : à Uccle, les écoles communales ne célébreront plus séparément la fête des mères et la fête des pères. À la place, une fête des familles sera organisée, pensée pour englober toutes les figures éducatives qui comptent dans la vie d’un enfant. Une décision assumée et saluée par les directions d’école et les autorités communales.

Une réponse à des réalités

Muriel Govaert, directrice de l’école communale du Longchamp, défend ce changement : "Tout changement peut faire polémique, mais je trouve que c’est une transformation d’une tradition, une évolution". Une évolution rendue nécessaire par les réalités de terrain : "Il y a de plus en plus d’enfants qui ont perdu un parent", explique notamment Carine Gol-Lescot, échevine en charge de l’Éducation à Uccle. 

Après concertation, la décision a été prise d’instaurer une fête des parents à une date intermédiaire entre les deux célébrations traditionnelles. Une fête des familles, donc, qui ne se substitue pas aux fêtes des mères ou des pères dans la sphère privée, mais les rassemble dans un cadre scolaire plus ouvert.

Une fête pour toutes celles et ceux qui comptent

"On n’interdit absolument pas ceux qui veulent continuer à fêter cette fête", précise Carine Gol-Lescot. "Mais il y aura une fête des familles au sens large, ce qui permettra d’inclure parfois les beaux-parents, les grands-parents, ou encore l'éducateur". L’objectif : que chaque élève puisse offrir un geste de remerciement sans se sentir exclu.

Offrir une égalité auprès de notre public

Dans certaines écoles, cette transition est déjà bien engagée. Dans la classe de Madame Christelle à Woluwé-Saint-Pierre, par exemple, cela fait plus de deux ans que le traditionnel cadeau des "merci" a remplacé les présents réservés aux mères ou aux pères. "Parfois, on proposait à l’enfant de faire deux cadeaux pour la fête des mères, deux cadeaux pour la fête des pères. Ce n’était pas toujours évident, même par rapport au regard des autres élèves", explique l’institutrice. "Ici, l’idée est d’offrir une égalité auprès de notre public, et je pense que ça porte ses fruits".

Une initiative bien accueillie

Philippe Vanesche, directeur de l’école primaire Jolis-Bois, ne regrette pas le virage pris : "Ça a fait l’unanimité au sein des parents, au sein de l’équipe éducative. La composition des ménages et des familles a fortement évolué ces dernières années, et donc on a décidé d’élargir un peu le champ des possibilités pour pouvoir remercier toutes les personnes qui comptent pour les enfants".

Du côté des parents, les avis sont globalement positifs, entre attachement aux traditions et compréhension de l’évolution sociétale. "En tant que maman, c’est chouette d’avoir un cadeau de fête des mères, je suis assez attachée aux traditions", reconnaît une mère. "Mais à côté de ça, je trouve ça bien aussi de s’ouvrir [aux autres modèles de famille]", explique-t-elle. 

C’est l’intention qui compte

Un père ajoute : "C’est l’intention qui compte. Donc tant qu’il y a une intention pour la fête des pères, je suis content". Une autre maman résume : "Je trouve ça super parce que les standards de famille ne sont plus ceux qu’ils étaient quand on était enfants. Certains ont deux mamans, deux papas…"

Un débat qui s’élargit

Cette initiative d’Uccle pourrait faire des émules. Elle reflète un débat de plus en plus présent au sein des équipes pédagogiques en Fédération Wallonie-Bruxelles, où près de 500 000 élèves de maternelle et de primaire sont inscrits. 

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