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Le bourgmestre de Saint-Gilles, Jean Spinette, a vivement dénoncé lundi des images circulant sur les réseaux sociaux, extraites d’une mise en scène organisée ce week-end dans le cadre du Festival Résistance.
Celles-ci montreraient, selon lui, un simulacre pouvant être interprété comme une apologie du Hamas, avec en fond sonore le slogan « From the river to the sea » – une formule ambivalente niant l’existence d’Israël dans certains usages pro-palestiniens, celle de la Palestine dans des usages pro-israéliens.
« Je partage l’indignation à la découverte de ces images », a déclaré le bourgmestre. Le maïeur socialiste a rappelé avoir demandé un avis à la police avant d’autoriser l’événement, comme pour chaque manifestation publique. « Les éléments en notre possession ne permettaient pas une interdiction a priori, sans mettre en péril la liberté d’expression. »
Il affirme toutefois avoir mis en garde l’organisatrice contre tout débordement susceptible de porter atteinte à la cohésion sociale de la commune.
Dans le courrier d’accord transmis aux organisateurs, la commune avait fixé plusieurs conditions : aucune référence explicite ou implicite au Hamas, ni au Hezbollah ; aucun appel à la haine ou à la violence et un strict respect de la cohésion sociale. « À la vue de ces images, je constate qu’il n’en est rien », a estimé Jean Spinette, qui évoque des appels à la violence et une possible apologie du terrorisme.
Le bourgmestre a indiqué analyser les mesures à prendre, notamment avec la police. « Je n’en resterai pas là », a-t-il souligné, annonçant envisager une éventuelle transmission au parquet.
Le Festival Résistance, organisé du 6 au 8 juin sur la place de Bethléem et au Pianofabriek, se présente comme un événement au soutien des luttes de libération, avec un accent particulier sur la résistance palestinienne, autour de la thématique : « le combat pour la liberté et la dignité des peuples ».
Le festival se défend d’attiser la haine
« Il ne s’agissait ni d’un appel à la haine, ni d’une référence à une organisation armée, mais d’un cri artistique pour la dignité et la justice », clament avec vigueur les organisateurs du Festival Résistance lundi après-midi, réagissant aux critiques visant une performance théâtrale présentée ce samedi à Saint-Gilles.
Cette séquence, filmée place de Bethléem, a été conçue par un jeune Palestinien de Gaza et entendait, selon les organisateurs, « dénoncer l’impunité israélienne face aux violences commises dans les territoires palestiniens ». Elle met en scène l’assassinat de civils – un enfant, un journaliste, un soignant – par l’armée israélienne, l’arrestation d’un Palestinien, puis l’arrivée de la résistance, incarnée symboliquement par des figures « non armées », qui libèrent le prisonnier.
Dans le contexte de l’impunité israélienne, de l’inaction des gouvernements du monde, le peuple palestinien résiste et n’attend sa libération que de lui-même
« Le message transmis est donc celui que, dans le contexte de l’impunité israélienne, de l’inaction des gouvernements du monde, le peuple palestinien résiste et n’attend sa libération que de lui-même », précisent les collectifs à l’origine du festival.
Sidérés par les réactions, ils insistent sur le « caractère artistique et allégorique de la représentation théâtrale », dans le respect des conditions fixées par la commune : aucun lien explicite ou implicite au Hamas ou au Hezbollah, aucun message incitant à la haine.
Le Festival Résistance, organisé pour la troisième année à Saint-Gilles, se veut un espace de réflexion et de célébration des luttes de libération, entre autres, celle de la Palestine.


















