Partager:
Dans cet épisode de "La tête dans les étoiles", Luc Gilson et Pierre-Emmanuel Paulis, formateur à l'Euro Space Center et président de la "Mars Society Belgium", reviennent sur les récentes déclarations de Donald Trump. Ce dernier affirme que les Américains iront sur Mars sous son mandat, est-ce réalisable ?
Donald Trump, élu 47e Président des États-Unis, a prononcé un discours fort lors de son investiture, le 20 janvier dernier. Alors qu'il détaillait l'ensemble de ses ambitions et de ses nouvelles mesures, il a affirmé que les Américains planteraient leur drapeau...sur la planète Mars. Est-ce faisable ?
On vient de louper une fenêtre de lancement vers Mars
Pierre-Emmanuel Paulis, formateur à l'Euro Space Center et président de la "Mars Society Belgium", est catégorique : ce n'est pas possible. "En-tout-cas pas pendant les quatre ans de mandat de Trump, ce n'est vraiment pas possible. On vient de louper une fenêtre de lancement vers Mars (le moment où la planète Mars est la plus proche de la Terre, ndlr) qui n'intervient que tous les deux ans et donc la prochaine ce sera dans deux ans", explique-t-il.
"Ce n'est pas prêt"
"En plus, il y a tout le côté préparatif. Un équipage qui va se poser sur Mars et sur la surface de Mars y va pour au minimum deux ans. Donc, il a besoin d'avoir le matériel nécessaire pour vivre pendant deux ans. Et tant qu'on ne l'a pas envoyé à la surface de Mars, on ne va pas envoyer un équipage, ce ne serait pas sécuritaire évidemment pour lui. Donc, dans les quatre ans qui viennent, ce n'est vraiment pas possible, ce n'est pas prêt", ajoute le spécialiste.
Toute la machine est en route maintenant pour aller sur Mars
Qu'en est-il de l'expédition sur la Lune ?
Pierre-Emmanuel Paulis craint que la mission visant la Lune ne tombe à l'eau : "J'en ai bien peur, évidemment. Toute la machine est en route maintenant pour aller sur Mars. La fusée SLS a volé une fois. Le deuxième exemplaire est pour le moment dans le bâtiment d'assemblage de Cap Kennedy. L'équipage Artemis 2 se prépare à aller tourner autour de la Lune l'année prochaine".
L'expert reste cependant optimiste, car "on ne peut pas annuler le programme Artemis comme ça". "Il y a des accords entre l'Agence spatiale européenne et la NASA parce que l'ESA participe au projet. (...) Elle (la mission Artemis, ndlr) est peut-être condamnée à moyen terme, mais je pense quand même dans mon for intérieur, qu'on se posera quand même sur la Lune dans les prochaines années", espère-t-il.
À découvrir également dans ce vidéocast :
• Le programme Artemis
• Les accords entre l'Agence spatiale européenne et la NASA
• Le coût de telles missions
• La création d'un SpaceX européen