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« C’est une situation totalement aberrante que vivent actuellement les habitants », s’indigne Yvanine, une riveraine du Quai de Sambre à Marchienne-au-Pont, après nous avoir contactés via le bouton orange Alertez-nous. Depuis quelques jours, le tournage d’un film perturbe ce quartier de la ville Charleroi.
« Nous avons d’abord reçu un courrier à propos de la production d’un film annonçant une interdiction de stationnement dans la rue du Quai de Sambre et la Rue des chantiers », explique la riveraine. Si au départ cette interdiction était annoncée entre le 2 et le 6 décembre, l’habitante dénonce une prolongation de deux jours supplémentaires, « sans explication ni communication ».
Selon nos confrères de Sudinfo, il s’agirait du tournage de la suite d’un célèbre blockbuster américain, « Lords of War », dont la tête d’affiche est l’acteur Nicolas Cage.
« Ce matin en conduisant mes enfants, j’ai remarqué un mobile home noir garé, typiquement celui qu’ont les stars. Les gens parlent de l’acteur Nicolas Cage, mais lui ou un autre, ce n’est pas le problème », exprime Yvanine.
« Ce n’était pas prévu »
Jessica, riveraine elle aussi, explique qu’on leur a communiqué un avertissement il y a deux semaines afin de les informer de ce blocage, tout en leur offrant une alternative pour garer leurs voitures : un parking a priori réservés aux habitants, le temps du tournage.
Mais dans les faits, la colère gronde dans ces deux rues de Marchienne-au-Pont : « Le premier jour, nous avons remarqué un panneau indiquant que le tournage aurait désormais lieu du 2 au 8 décembre, soit deux jours de plus qu’annoncé. Aucun parking n’a été mis à disposition des riverains. Et pour couronner le tout, plusieurs autres rues ont été frappées d’une interdiction de stationner ce qui n’était pas prévu non plus à la base », témoigne Jessica.
Selon Yvanine, le tournage en question mobiliserait quelque 200 figurants, ce qui nécessite finalement la privatisation des deux parkings publics du quartier afin de garer les navettes qui les véhiculent sur le lieu du tournage. « Je ne comprends pas pourquoi les bloquer si longtemps, puisque les scènes concernées ne sont tournées que vendredi et samedi », dénonce la mère de trois enfants.
Seule alternative à disposition des habitants : le parking communal, auquel l’accès sera ensuite interdit dès ce week-end en raison d’un marché artisanal.
Une manque de considération
Yvanine affirme même que « la production nous a appelés la veille à 22h pour déplacer nos véhicules sous menace d’enlèvement par la police et qu’une mère a failli d’être empêchée de déposer son enfant à l’école dans la Rue des Chantiers par la sécurité. »
Les riverains dénoncent une non prise en considération de leurs intérêts : « Ça ne nous laisse absolument aucune possibilité de stationnement à proximité. Les demandes d’explication envoyées à la Ville de Charleroi restent sans réponse. Plusieurs habitants doivent marcher loin, parfois dans des rues peu sûres, alors que certains sont âgés ou ont de jeunes enfants », affirme Yvanine.





Selon les témoignages récoltés, les nuisances vont au-delà du parking : de « l’eau jaune » dans les éviers suite à l’ouverture d’une bouche d’égouts, des « crasses noires » partout dans la rue pour tourner des scènes avec des « voitures brûlées », etc.
« Nous avons vraiment l’impression que les riverains ne comptent absolument pas dans cette décision, et qu’on nous impose tout sans concertation et sans solution concrète, alors que nous sommes les premiers concernés », poursuit-elle.
Nous avons interrogé le porte-parole de la Ville de Charleroi qui confirme la présence d’une grosse société de production pour le second volet du film « Lords of War ». La ville reçoit très régulièrement des demandes de tournage et que chacune d’elle est discutée, puis validée par la cellule Évènement composée de divers acteurs comme la police, les pompiers, et d’autres autorités administratives.
« Tout est balisé en amont »
« Que ce soit au niveau de la sécurité, de la circulation, de la mobilité, tout est balisé en amont lors des réunions », explique Maxime Hardy. Il rappelle également que la venue d’équipes de tournage est « particulièrement positive pour la région puisqu’elles mangent et logent sur place, faisant notamment vivre l’Horeca. »
Quant aux plaintes des riverains, la Ville de Charleroi affirme que la communication avec la société de production est fluide et régulière. Elle souligne qu’il y a eu une rencontre avec les riverains il y a un mois, en plus du courrier dans les boîtes aux lettres et des panneaux placés sur les lieux vendredi dernier.
Par la suite, le porte-parole confirme avoir reçu des mails des riverains : « Nous avons effectivement reçus des demandes des comités de quartier, et nous les avons fait remonter à la société, qui a réagi à chaque fois. » La Ville affirme également qu’un autre parking de délestage a été mis à la disposition des riverains, et précise que les deux jours supplémentaires sont ceux consacrés au démontage des installations.
















