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Depuis 6 mois, Élodie reçoit des amendes pour… des infractions qu'elle n'a pas commises: "Je n'en peux plus"

Le calvaire d'Élodie a commencé en septembre dernier avec une redevance pour mauvais stationnement à Molenbeek-Saint-Jean. Une commune bruxelloise où la Carolo ne se rend "jamais". Dès lors, que s'est-il passé? C'est pourtant bien son numéro de plaque qui est repris sur la lettre.

"Ça a commencé en septembre. J'ai reçu deux PV pour mauvais stationnement à Bruxelles. J'ai su qu'il y avait une erreur parce que je ne me suis pas rendue à l'endroit stipulé dans la lettre", raconte la principale intéressée. Elle continue : "Au début, j'ai pris peur, j'ai cru qu'on avait usurpé ma plaque. Je me suis donc rendue au commissariat."

Les policiers ont, dans un premier temps, conseillé à Élodie d'appeler l'opérateur à l'origine du contrôle pour demander une photo. "On a vu que ce n'était pas ma plaque et je n'ai pas dû payer l'amende", ajoute notre interlocutrice.

Le hic, c'est que l'histoire ne s'arrête pas là : "Depuis, je reçois des amendes presque toutes les semaines. À Molenbeek, toujours, mais dans des rues différentes. À chaque fois, je dois appeler pour qu'ils les annulent. Ça finit par embêter tout le monde."

Élodie "n'en peut plus" de ces démarches. En tout, elle estime avoir reçu "une quarantaine" de redevances. À 35€ par lettre, la somme grimpe vite. "Je n'ai jamais payé parce que je sais que ça ne peut pas être moi", précise-t-elle. Le préjudice n'est donc pas financier, mais la situation devient pesante pour la jeune femme : "J'en ai encore reçu trois cette semaine."

Comment est-ce possible ?

Pour le comprendre, nous avons contacté Parking Brussels, l'agence de stationnement qui envoie les redevances pour la zone concernée.

L'erreur la plus fréquente, explique Sara Jasmes, la porte-parole, est "une mauvaise lecture de la plaque d'immatriculation": "Quand celle-ci n'est pas en parfait état ou suffisamment propre, elle devient parfois difficile à lire. Un 'E' peut facilement être confondu avec un 'F' par exemple." Elle précise que la lecture de la plaque est d'autant plus compliquée quand la luminosité extérieure est faible. C'est ce qu'il s'est passé ici. 

La porte-parole souligne alors l'importance de "contester chaque redevance". Elle ne donne, en revanche, pas vraiment de marche à suivre pour régler le problème à long terme. "Notre service de réclamation reste bien sûr disponible pour régler ce problème concret", nous dit-on simplement.

0,081% de chance

Parking Brussels assure faire tout son possible pour que ce type d'erreur n'arrive pas ou plus. Ainsi, plusieurs choses sont mises en place pour "améliorer continuellement les procédures".

Selon les chiffres communiqués par l'opérateur, il semblerait qu'Élodie ait vraiment joué de malchance : "Nous avons réalisé 12.600.000 contrôles au 1er trimestre 2025 pour 530.000 constats. Les erreurs de plaques concernent 430 cas, soit 0.081% des cas."

Un recours légal possible?

Situation exceptionnelle ou non, tout cela ne nous donne pas de solution à long terme pour Élodie. Selon Bruno Gysels, avocat spécialisé en droit de roulage, la justice n'est pas non plus la réponse : "Un procès coûterait cher et le judiciaire est dépassé dans ce type d'affaire." Pour notre interlocuteur, il y a un problème "systémique" avec l'agence de stationnement et un recours à la justice ne résoudrait pas ce problème qui serait traité "de manière individuelle".

Et pour Élodie, le spécialiste n'a pas non plus la solution. Il ne mâche pas ses mots : "La situation ne m'étonne pas, Parking Brussels fait l'objet d'énormément de critiques et on a l'impression que les politiques s'en foutent. Du moment que les gens paient…"

Bonne nouvelle toutefois pour le cas qui nous intéresse ici. Après nos sollicitations, Parking Brussels a assuré "sensibiliser spécifiquement les stewards à la plaque d'immatriculation concernée". 

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