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Doyah, 21 ans et originaire de Louvain-la-Neuve, est freestyler pro: "Avec moi, les choses vont changer"

David Yota a presque 22 ans et est pourtant déjà dans le top mondial. Dans sa discipline, on ne l'appelle d'ailleurs pas David, mais plutôt "Doyah" ou encore "numéro 13". Pourtant, le jeune homme peine à vivre de sa passion. Embarquez avec nous dans l'univers du freestyle.

Connaissez-vous le monde du Hip-hop ? Saviez-vous qu’il y avait des concours partout dans le monde ? Nous vous partageons dans ce reportage RTL info les coulisses de la vie de David Yota, 22 ans, un jeune Wallon avec un talent pas comme les autres.

"Je fais des battles (des compétitions) un peu partout en Europe et dans le monde et je viens d'être demi-finaliste du Summer Dance Forever, qui est simplement l'un des plus gros festivals et compétitions Hip-hop du monde".

Depuis bientôt deux ans, il a signé à l'Adeps (Administration de l'Éducation physique, du Sport et de la Vie en Plein Air), ce qui lui confère le statut d'athlète. Et à seulement 21 ans, son palmarès en tant que danseur est déjà impressionnant :

  • Champion d'Europe U21 de la Fédération mondiale de danse sportive en 2021
  • Vainqueur de diverses compétitions mondiales comme l'"UknowTheShaine Battle" ou encore le "Future Pace"
  • 1er du Ranking belge en 2022 et gagnants de diverses battles nationales
  • Et tout récemment, vainqueur du Battle Bad, une compétition internationale majeure du Hip-hop.

En plus des compétitions, Doyah se produit déjà avec certains artistes, dont un bien de chez nous. Alors qu'il participait à l'émission "La nouvelle école" sur Netflix, le rappeur liégeois, Fresh La Peufra, a invité Doyah a dansé sur scène avec lui. "J'ai aussi participé au clip de la musique et j'étais sur scène aux Ardentes avec lui."

"À partir de là, je n'ai plus que dansé"

Et tout cela ne serait pas arrivé si sa maman ne l'avait pas emmené voir son oncle. "Un jour, ma mère est venue me chercher, nous sommes rentrés à la maison, nous avons fait nos sacs et avons roulé jusqu'au Luxembourg où se trouvaient tous ses frères et sœurs, dont un qui avait une école de danse."

Le lendemain matin, sa maman dépose David à l'école de son tonton. "Et à partir de là, je n'ai plus que dansé."

Le freestyle : "L'essence même de la danse"

Si Doyah s'est d'abord passionné pour la danse Hip-Hop, il a ensuite rencontré son véritable amour : le freestyle.

Le freestyle, c'est quoi ? "C'est comme de l'impro" dit Doyah. Debout, au milieu de ce qu'on appelle un "cypher" ou cercle de danseurs, il exécute des pas de danses. Aucune chorégraphie, il laisse libre cours à sa créativité.

Le jeune Néo-Louvaniste s'est donc spécialisé en freestyle Hip-hop, même s'"il y a du freestyle pour tous les styles". Pour lui, "c'est la base de tout, c'est vraiment l'essence même de la danse". 

Pourtant, l'exercice est plus dur qu'il n'y paraît. "Il faut bien comprendre, ce n'est pas uniquement venir au milieu de la piste et lâcher ses meilleurs moves (pas de danse)".

"J'ai encore besoin d'avoir un job sur le côté" 

Alors qu'il s'entraîne chaque jour pour ses compétitions, Doyah est obligé d'avoir un métier sur le côté en plus de ses séances. En effet, il explique que même s'il a un contrat à l'Adeps, même s'il termine dans le top trois du championnat de Hip-hop, il ne peut pas vivre de ses performances.

"Quand je fais des battles, c'est à mes frais. Quand je voyage pour les compétitions, c'est à mes frais. Quand je vais à l'étranger, c'est à mes frais."Sans oublier, qu'aller en compétition ne signifie pas la remporter et donc gagner l'argent qui va avec.

Même si bien souvent, ce prix est dérisoire, "en général, c'est entre 100 € et 300 €". "Donc si tu gagnes chaque week-end, ça fait trois battles ou quatre battles. Ça parait compliqué."

Pour pouvoir vivre tout en excerçant sa passion, Doyah n'a donc pas eu le choix que de trouver un boulot sur le côté : "Mon job, c'est n'importe quel job qui me permet d'alimenter la danse, et je suis également mannequin à côté de ça".

Alors qu'il est considéré athlète par l'Adeps, Doyah ne parvient pas à vivre uniquement de son sport, contrairement à de nombreux athlètes belges.

Plusieurs heures d'entraînement par jour

"Freestyler", c'est avant tout exprimer sa personnalité au travers de la danse. Mais pour cela, la technique est requise. "Il y a beaucoup d'entraînement derrière", c'est pourquoi il s'entraîne tous les jours sans répit. 

En plus de la danse, il a une préparation physique, il va à la salle "trois fois, peut être quatre fois par semaine, environ 45 minutes ou 1h où c'est une série d'exercices, rien que sur l'aspect physique".

Après cet entraînement et le reste de la semaine, Doyah s'exerce à la danse en elle-même. "Ça peut aller jusqu'à 4 h ou 5 h par jour". Mais "il n'y a pas un jour où je ne danse pas" déclare-t-il.

"La Doyah-touch : c'est moi"

Sur scène, Doyah réussis à se démarquer de ses concurrents. Chose assez compliquée avec le freestyle puisqu'il faut "être unique et en même temps respecter la culture et les codes du Hip-hop".

Chacun a donc sa petite touche personnelle, ce qui le représente sur scène. Et la Doyah-touch : "ma touche à moi, c'est simple, c'est moi" dit-il en riant. Pour lui, ce qui fait sa différence, c'est "l'attitude, la gestuelle et les mimiques", car "les Occidentaux sont moins là-dedans".

"Les Belges, nous sommes hyper techniques et hyper droits en danse, mais il y a ce côté, très enclin à la culture occidentale, qui fait qu'ils sont un petit peu timide, un petit peu gênés." Aux Etats-Unis, "on se laisse aller, on se fait porter par la musique et on se libère un peu plus. C'est la culture du plus grand, plus gros, plus beaux".

Il y a toujours un Belge qui est en train de foutre le bordel

Pour Doyah, lui et son crew (équipe) "arrivent un peu pour changer ça" et boulverser cette tendance. Mais pour ça, ils ont "dû quitter la Belgique", afin de se faire un nom et qu'on commence "à les respecter dans le milieu". "Il y a des gens qui sont plus mis en avant que d'autres", mais "les choses vont changer" dit-il.

Aujourd'hui, les danseurs ou crews belges percent dans le monde de la danse. "Peu importe les catégories, il y a toujours un Belge qui est en train de foutre le bordel quelque part et c'est génial".

Malgré sa petite taille et sa population peu nombreuses, la Belgique réserve de nombreuses surprises dans le monde de la danse. 

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