Accueil Actu Vos témoignages

Thomas doit faire 90 km chaque semaine pour aller au contrôle technique: "Et il n'y a qu'un seul employé, c'est invraisemblable!"

Depuis le 1er janvier 2023, un contrôle technique est obligatoire pour les motos. Un changement, qui impacte notamment les magasins de revente, comme celui de Thomas. Ce propriétaire d'un atelier à Wavre doit effectuer de nombreux trajets dans la semaine pour faire contrôler ses engins afin de pouvoir les revendre à des particuliers. Seulement, le centre le plus proche est à Fleurus et les dates de rendez-vous sont rares. Une situation intenable, qui le bloque dans ses ventes, et qu'il a tenu à nous partager via le bouton orange Alertez-Nous. 

Cela fait 12 ans que Thomas a lancé son atelier à Limal (Wavre), consacré à la moto : "On est spécialisé dans l'achat-vente de moto. On ne fait principalement que ça." Depuis le 1er janvier 2023, un contrôle technique est obligatoire pour les motos, tricycles et quadricycles à moteur. Cela concerne la vente de motos d'occasion, et les nouvelles immatriculations. Mais ce contrôle doit également être effectué dans le cas d'un accident. Par exemple, il est obligatoire lors de la revente d'une moto accidentée, à un particulier.

Le nœud du problème réside donc dans le nombre de centres en Belgique qui sont homologués pour effectuer des contrôles. Thomas a plusieurs motos à faire contrôler dans le mois. Ce qui implique pour lui de nombreux allers-retours : "Nous sommes situés sur une place assez centrale. Nous vendons une cinquantaine de motos par an, donc nous devons nous rendre au contrôle assez régulièrement". Malheureusement, aucun centre n'est disponible dans le Brabant-Wallon. Il doit alors voir un peu plus loin : "Pour l'instant, on a deux possibilités en tant qu'habitants de Wavre. Soit aller à Evere, mais c'est compliqué avec le trafic. Soit aller à Fleurus, mais alors il y a 90 kilomètres de route, aller-retour. On en a pour une heure et demie."

Mais le plus gros souci de Thomas, ce sont surtout les dates de rendez-vous : "On en a trop peu. Il n'y a que deux jours d'ouverture au centre de Fleurus. Pour l'instant ils n'ont qu'un homme. Vous vous rendez compte ? Un seul employé pour gérer une masse de motos à contrôler. C'est invraisemblable." Des jours d'ouverture qui se raréfient, mais également un site peu fiable. Thomas dénonce de nombreux dysfonctionnement, dans la recherche de rendez-vous disponibles. "C'est extrêmement compliqué d'avoir des dates. On a plus de disponibilités en appelant ou en allant sur place que lorsqu'on cherche directement à passer par le site. Mais nous, en tant que professionnel, on n'a pas le temps de se déplacer jusqu'au contrôle technique, ni de passer des heures par téléphone. C'est vraiment handicapant."

Lors de ses communications téléphoniques, il est régulièrement invité à se tourner vers d'autres centres pour trouver de la place. Pourtant, cela ne règle pas le problème pour autant : "On me dit d'aller ailleurs, mais ça voudrait dire me déplacer avec plusieurs motos en camionnette jusque Chimay ou Marche-en-Famenne. Autrement dit 200 km, plusieurs fois par semaine. C'est juste impossible." Cette complexité au niveau de l'organisation des contrôles techniques a donc un impact direct sur l'organisation de l'atelier de Thomas : "On a beaucoup de véhicules qui sont immobilisés, qu'on ne peut pas vendre. Ça créé aussi beaucoup de retards dans les livraisons. Mais aussi de retards dans les paiements, parce que les clients ne paient pas tant que le contrôle n'a pas été fait."

Une situation, qui risque de s'aggraver dans les prochains mois : "Pour l'instant c'est calme parce qu'on est en plein dans le mois de février. On vend une à deux motos par semaine. Mais c'est bientôt la pleine saison. Et alors à ce moment-là ça va être une à deux motos par jour à contrôler. Certains professionnels vendent jusque 40 motos par mois. Ça voudrait dire qu'ils feraient des dizaines d'allers-retours dans des centres qui sont à des centaines de kilomètres. Ça va être intenable." Il dénonce également une mesure, qui n'a pas été assez bien préparée : "Il y a un seul homme pour effectuer ce contrôle technique dans toute la région de Charleroi, vous vous imaginez ? Le rayon de Charleroi, c'est environ 230.000 habitants. Mais vu que c'est le seul contrôle technique, il y a aussi les gens du Brabant wallon, de l'est de Namur. C'est aberrant."

Edition numérique des abonnés

D'après le porte-parole de la ministre wallonne en charge de la sécurité routière, Valérie De Bue, quelques mesures vont être appliquées prochainement pour tenter d'alléger le problème : "Il y a actuellement sept centres pour le contrôle technique des motos en Wallonie. Ils sont répartis sur l'ensemble du territoire. Un huitième centre sera opérationnel à Mont-Saint-Guibert en Brabant wallon fin juin 2023. En ce qui concerne les mesures prises: nous avons donné instruction."

Pour Thomas, ces promesses ne sont pas vraiment plausibles : "Selon moi, c'est impossible, car ils auront forcément des retards au niveau des commandes de machines. Les autres contrôles techniques n'étaient déjà pas en ordre au mois de janvier."

Encore quelques mois de patience pour voir si les promesses vont être tenues. D'ici là, Thomas devra entamer la pleine saison qui arrive en continuant à effectuer ses trajets jusqu'à Fleurus. Mais il reste tout de même un sentiment de déception dû au manque de communication : "On a été mal prévenus, et ils n'ont pas assez bien géré le coup. A aucun moment, ils ne se sont dit qu'il y aurait un afflux de motards qui devraient immatriculer leurs motos? Et c'est quand on est au pied du mur qu'ils se disent qu'il y a un réel problème."

À lire aussi

Sélectionné pour vous

Commentaires

2 commentaires

Connectez-vous à votre compte RTL pour interagir.

S'identifier S'inscrire
  • Oui mais il faut bien comprendre qu'ils n'ont pas à comprendre quoique ce soit, le but de la manœuvre est tout simplement de ramener de l'argent et non la sécurité. Comme les flash ça ramène trop d'argent. Et lorsqu'ils seront au point ils ajouteront les 125 cm3 étant donné que beaucoup de gens se jettent dessus :JACKPOT

    Luigi Villani
  • Le Politax impose mais ne connait rien !!!!!!

    Lionel Legraive
     Répondre