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Claudine a un enfant qui souffre d'une maladie mentale: "Les soignants estiment souvent que c'est la famille qui créerait ces problèmes psychiques"

L'association SIMILES vient de sortir un guide intitulé "L'Indispensable". Ce petit manuel a été rédigé à l'intention des membres de l'entourage d'une personne atteinte de maladie mentale. Québécois à la base, c'est la première fois qu'une version belge de ce guide est éditée. Il permet à l'entourage d'une personne malade de savoir comment réagir, gérer la maladie, vers qui se tourner, mais aussi comment se protéger, gérer son anxiété et le regard des autres. Il est désormais disponible au siège de l'ASBL mais aussi dans certains cabinets et hôpitaux.

Qu'entend-on par "maladie mentale"?

44.000 personnes sont considérées en Belgique comme étant atteintes d'une maladie mentale: il s'agit de la schizophrénie (1% de la population), de troubles bipolaires (+ de 1%), en passant par la personnalité borderline (1%) ou encore les TOC. En 2016, en Belgique, 43.727 personnes ont été hospitalisées pour un diagnostic primaire et secondaire de pathologie mentale. Ce chiffre est relativement stable depuis une dizaine d'années. Mais l'OMS (organisation mondiale de la santé) s'attend à une augmentation des problèmes liés à la santé mentale dans le monde. Une tendance qui se confirme aussi en Belgique. Toujours selon l'OMS, 1 personne sur 4 souffrira d'un trouble de santé mentale au cours de son existence.

Les enfants souffriraient d'avantage de troubles mentaux

En France, les troubles mentaux sont devenus la première maladie qui impacte la santé des enfants (une telle donnée n'existe pas en Belgique). La dépression et l'anxiété touchent des enfants de moins de 10 ans. Une situation que l'OMS a constatée depuis plusieurs années mais qui est davantage traitée et médiatisée aujourd'hui. Aujourd'hui, les enfants sont diagnostiqués plus tôt. Même un bébé peut faire une dépression.

L'entourage des malades mentaux

Il y a quinze ans, Claudine se rend compte que son fils ne va pas bien: "Cela a commencé de manière relativement sournoise. C'est-à-dire qu'il s'est absenté peu à peu de l'école. Il avait de plus en plus de mal à se lever. Au fur et à mesure, son état s'est aggravé. Il en est arrivé à avoir des idées suicidaires", confie Claudine.

La maladie de leur enfant est un poids sur les épaules de Claudine et de son mari, mais ils sont aussi confrontés à l'opacité du personnel soignant. "Au cours de certaines hospitalisations, aucun contact n'est prévu avec la famille", raconte la mère.

Ces soignants les jugent parfois: "Il y a toute une tradition dans la formation des soignants où c'est effectivement la famille qui créerait ces problèmes psychiques et plus précisément la maman", déplore Claudine.

L'angoisse pour Claudine est permanente: "On est toujours un peu inquiet du lendemain, inquiet de l'avenir. Il y a une tension en nous qui est permanente".

Claudine fait partie de ces mamans qui ont dû arrêter de travailler: "Je n'arrivais plus à gérer mon travail correctement. On me téléphonait des hôpitaux quand je donnais cours. Ce n'était pas possible."

La maladie de son fils a littéralement changé sa vie.

"On peut dire qu'il y a l'avant et l'après", conclut Claudine.

Selon une étude, les familles qui ont un proche malade mental développent quatre fois plus d'ulcères (et maladies du genre) que les personnes "normales".

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