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Le chanteur originaire de La Courneuve a remporté quatre trophées lors de la troisième édition des Flammes, confirmant son statut de référence musicale.
Pour sa troisième édition, la cérémonie des Flammes, qui célèbre les cultures musicales issues du rap, du R'n'B et de leurs courants, a franchi un cap. Installée pour la première fois à la Seine Musicale, devant un public de 2.000 personnes, elle a sacré l’un de ses visages les plus emblématiques : Tiakola. Déjà multi-récompensé lors des éditions précédentes, le "Rossignol de La Courneuve" a une nouvelle fois raflé la mise. Quatre trophées lui ont été attribués cette année, dont celui d’artiste masculin de l’année. En 2024, les Flammes avaient sacré Gazo artiste masculin et Aya Nakamura artiste féminine.
Une consécration... sans présence sur scène
Véritable favori de cette édition avec neuf nominations, Tiakola s’impose comme une figure incontournable de la scène francophone. Son album BDLM Vol.1, porté par les tubes "Pona Nini" et "Manon B", a été sacré meilleur "album nouvelle pop". Il repart également avec les Flammes du morceau R'n'B de l’année et de la collaboration de l’année.
Mais le public n’aura pas eu le plaisir de le voir monter sur scène. C’est par un message vidéo que l’artiste de 25 ans s’est exprimé : "Je suis en studio, j’ai pas pu être là, désolé". Un message bref mais symbolique d’un artiste qui continue de produire, loin du tumulte médiatique.
Shay, révélation scénique et Flamme féminine
Côté féminin, la Belge Shay a été couronnée artiste féminine de l’année. Avec ses textes puissants et son esthétique tranchée, la rappeuse bruxelloise s’est imposée en trois albums (Jolie Garce, Antidote et Pourvu qu’il pleuve). Elle a également reçu la Flamme de la "révélation scénique", saluant la qualité de ses performances en live. "Je reçois ce prix avec beaucoup d’émotions et de reconnaissance, car je travaille dur pour que ma voix de femme reste entendue", a-t-elle déclaré, évoquant les luttes de femmes "au Congo, en Palestine et ailleurs, qui luttent non pas pour se faire entendre, mais juste pour survivre".
Reine des Flammes lors de deux précédentes éditions, Aya Nakamura, l'une des artistes francophones les plus écoutées dans le monde et qui a enflammé la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris, a reçu un trophée pour son "rayonnement international". Au rang des révélations, Théodora, phénomène qui a explosé avec "Kongolese sous BBL", a été distinguée, tout comme La Mano 1.9, jeune rappeur programmé dans les festivals estivaux.
Nées en réaction au manque de représentativité du hip-hop dans les Victoires de la musique, les Flammes se veulent le reflet des cultures populaires. Pour la première fois ouvertes au public, les 2.000 places se sont écoulées en dix minutes. Une démonstration de l’engouement autour d’un genre devenu dominant, tant en streaming que dans les stades. "Ce soir nous honorons ceux qui font l'apogée de nos cultures alors célébrons le feu sacré de nos musiques", a lancé l'un des deux maîtres de cérémonie, Nordine Ganso, qui a animé la soirée avec Newin Bokhari.
Organisée à la Seine Musicale, cette édition 2025 a réuni 56 artistes dans plus de vingt catégories. Avec 320.000 votants, les prix ont été attribués à parts égales entre public et jury. Booba et SDM ont été récompensés pour leur tube "Dolce Camara", Joé Dwèt Filé pour son titre "4 Kampé", et Kaaris pour son concert anniversaire.
Entre hommages et prises de parole
La cérémonie a aussi été marquée par plusieurs messages engagés. Le chanteur Corneille, d’origine rwandaise, a tenu à exprimer son soutien aux Congolais, évoquant les tensions dans la région. Un collectif ayant organisé un concert caritatif pour Gaza a reçu la Flamme de l’engagement social.
Enfin, un hommage émouvant a été rendu à DJ Mehdi, figure marquante de la scène rap et électro, décédé accidentellement en 2011. Sa mère est venue recevoir sur scène "la Flamme éternelle", remise à titre posthume.
