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"De l’extérieur, je la voyais comme une diva": le maître d’hôtel des stars à Cannes révèle ses rencontres les plus folles

Maître d’hôtel emblématique du Carlton à Cannes, Jean-François Pomares s’apprête à prendre sa retraite après près de quatre décennies passées à servir anonymes et célébrités.

Cela fait presque 40 ans que Jean-François Pomares veille sur les soirées du Carlton de Cannes, palace mythique de la Croisette. À 61 ans, celui qui a commencé à 15 ans dans l’hôtellerie s’apprête à tirer sa révérence, après une carrière marquée par l’exceptionnel et une discrétion sans faille. "Mon rôle est de toujours préparer l’imprévisible. Mais moi, j’adore. C’est l’adrénaline qui me fait vibrer !"

"Ne jamais dire non": une règle d’or au service du client

Le secret de cette longévité ? Une philosophie du service bâtie sur l’écoute, la diplomatie et l’anticipation. "Le 'non' est impossible, parce que vous fermez la discussion. On est là pour aller au maximum de ce que l’on peut faire."

Chaque soir, Jean-François Pomares assure la jonction entre les équipes, transmet les détails essentiels sur les habitudes des clients : "La transmission d'information représente 70 % de notre travail. Si on sait ce que la personne va prendre, où elle veut s'asseoir, si elle est en retard ou pas, ça nous permet d’anticiper".

Des rencontres inoubliables 

Au fil des années, il a vu défiler les plus grands noms du cinéma international : Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger, Michael Jackson, Dennis Hopper, Robert De Niro, mais aussi Tony Curtis. Il se souvient de la venue de Sharon Stone, encore inconnue la première fois. "Elle est venue dîner avant la sortie de 'Basic Instinct'. Elle est revenue deux ou trois ans après, là c’était vraiment une star mondiale. Et elle m’a reconnu. Je me rappelle encore le numéro de la table : la 24."

Plus récemment, c’est Mylène Farmer qui l’a surpris par sa simplicité : "De l’extérieur, je la voyais comme une diva… et c’est une personne adorable". Mais l’une des personnalités qui l’a le plus marqué reste Charlotte Gainsbourg : "Touchante, belle, mais belle extérieurement et intérieurement. Elle a un charisme, une douceur dans la voix… Moi, c’est quelqu’un qui m’a interpellé. Mon épouse m’en parle encore quand elle la voit à la télévision".

Et puis, il y a eu cette rencontre impromptue avec Alain Delon : "Il m’a demandé d’ouvrir le grand salon, là où s’étaient passés les dîners du festival. Pendant quinze minutes, il m’a expliqué qui était à quelle table. Je pense que, ce soir-là, il avait besoin de retrouver son passé".

Une émotion partagée avec tous les clients

Si les célébrités marquent, ce sont parfois les anonymes qui laissent les souvenirs les plus forts. Il évoque ainsi un couple de septuagénaires, un peu perdus dans ce lieu luxueux. "Jusqu’au moment où la dame me dit : 'Vous savez, monsieur, mon mari et moi on travaillait à l’hôpital de la Timone. Lui était agent d’entretien, moi à la cantine. Ce sont nos enfants qui nous ont offert ça.’ Je me suis arraché pour qu’ils repartent avec un souvenir exceptionnel. Une semaine plus tard, leur fille m’a appelé pour me dire merci."

Habitué à travailler jusqu’à 3 ou 4 heures du matin, il avoue : "La nuit, c’est mon élément. C’est là où je m’épanouis". Dans l’effervescence nocturne du Carlton, il a organisé des dîners imprévus, géré des demandes de dernière minute, et même improvisé une demande en mariage sur le ponton de l’hôtel : "Il fallait vite trouver un bouquet, installer quelque chose. Je ne suis pas très bricoleur, mais il allait faire nuit, il fallait réfléchir vite".

S’il se prépare à quitter le Carlton, Jean-François Pomares n’a pas dit son dernier mot. "J’ai besoin encore de trouver quelques émotions, d’adrénaline. J’ai deux ou trois idées en tête, que je vais mettre en place." Ce qu’il redoute le plus ? "Peut-être le dernier jour, quand je viendrai travailler et que je ne reviendrai pas le lendemain. Ce moment-là, oui, ce sera difficile. Mais j’ai gardé que le positif. C’est mon caractère."

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