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Devant sa villa, les admirateurs de Berlusconi arrivent pour un dernier salut

La route qui mène à la Villa San Martino à Arcore, près de Milan, abritant la luxueuse demeure où a été amenée la dépouille de Silvio Berlusconi, est bloquée au trafic routier par la police. Mais ses admirateurs sont nombreux à accourir pour un dernier salut.

Des drapeaux de Forza Italia sont accrochés sur la haie qui borde la villa, et des echarpes des clubs du Milan et du Monza ont été déposés avec des bouquets de fleurs sur la plate-bande de gazon. "Grazie Silvio", lit-on sur certaines étiquettes.

"J'ai voté pour lui jusqu'au bout, même si sur la fin il y a eu toutes les affaires extra-politiques, pour lesquelles il a d'ailleurs presque toujours été acquitté", confie à l'AFP Danilo Ravasi, un retraité de 63 ans habitant dans les environs, qui se dit "ému".

"Berlusconi était Dieu pour moi, à la différence que Dieu n'existe pas (...) Je suis triste mais heureux d'avoir vécu l'époque de Berlusconi", lance Nicolò Moretti, un entrepreneur de 41 ans venu de Sienne (Toscane) avec sa femme, en déposant un bouquet de fleurs.

Mort d'une leucémie à l'âge de 86 ans, le sulfureux milliardaire aura laissé une empreinte durable sur la vie politique italienne et dans la mémoire de beaucoup d'Italiens. Les plus anciens comme les plus jeunes.

Elisabetta, une enseignante de 48 ans, retient surtout "sa capacité à tenir dans le temps malgré les obstacles". "Il est toujours allé au bout de ce qu'il faisait, dans le bien ou dans le mal. On doit lui reconnaître ça, qu'on soit d'accord avec lui ou non", souligne cette habitante d'Arcore.

- "Il est immortel" -

Des Italiens émus n'ont cessé d'affluer, aussi bien devant la villa que devant l'hôpital où il était soigné.

"Il est immortel, il sera toujours avec nous", avait assuré à l'AFP Carla Ballarini, 75 ans, accourue à l'hôpital San Raffaele dès l'annonce de la mort de l'ancien président du conseil.

"Je l'ai toujours admiré, comme toute notre famille. Pour sa générosité, sa gentillesse, tout ce qu'il a fait pour nous", a expliqué la retraitée.

Tenus à distance par des agents de police et des carabiniers, les journalistes ont assiégé l'entrée de l'hôpital où étaient arrivés tôt dans la matinée le frère de Silvio Berlusconi, Paolo, et les trois filles du magnat.

Samuele Nebulioni, étudiant en relations internationales de 22 ans, est venu avec un bouquet de fleurs.

A ses yeux, le fondateur de Forza Italia, force d'appoint de l'exécutif ultra-conservateur issu des législatives de 2022, "a été le plus grand libéral de l'histoire italienne".

Il se souvient de ses "escarmouches" avec la chancelière allemande Angela Merkel, au style radicalement différent. "Il a au moins eu le mérite de faire parler de l'Italie".

- "J'ai arrêté de voter pour lui" -

Honni par ses adversaires pour sa morgue, son langage parfois grossier, son machisme, le mélange entre politique et affaires, Silvio Berlusconi était adulé par une partie de la population qui se délectait de ses dérapages et l'associait à l'âge d'or de l'économie italienne.

S'affichant à la fois fervent chrétien et libertin, séducteur et provocateur, il ne laissait personne indifférent.

"Même si je n'étais pas de son bord politique, il a marqué l'histoire de l'Italie. On se souvient surtout de ses phrases choc", a justifié ainsi Francesco Papale, un étudiant âgé de 19 ans.

Cernée par les fans du "Cavaliere", une femme préfèrant rester anonyme reconnaît l'avoir "admiré en tant qu'entrepreneur". "Mais j'ai arrêté de voter pour lui très tôt à cause des scandales. J'ai été très déçue par l'homme politique", nuance-t-elle.

Fernando, retraité de 71 ans, est un inconditionnel. Lui n'est pas avare de superlatifs. Il affirme qu'il se rendra aux funérailles, annoncées pour mercredi.

"C'était un grand entrepreneur, il a construit l'Italie. Ça a été un homme important pour moi, j'ai eu la chair de poule quand j'ai vu à la télé qu'il était mort."

Au même moment, un homme passe en vociférant: "Il a volé l'Italie!"

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