MrBeast au cœur d’une polémique au Mexique: "Il manque de respect envers la culture"

Avec plus de 394 millions d’abonnés, MrBeast est l’un des créateurs les plus influents de YouTube. Sa dernière vidéo, publiée le 10 mai et intitulée "J’ai exploré des temples vieux de 2.000 ans", cumule déjà plus de 57 millions de vues. On y voit le vidéaste visiter plusieurs sites archéologiques emblématiques du Mexique, notamment Calakmul, Chichen Itzá et Balamcanché, situés dans le sud-est du pays.

Mais une séquence, où l’on voit MrBeast pénétrer à l’intérieur d’une pyramide au cœur de la jungle en déclarant "Personne ne s'aventure où nous sommes. Je n'arrive pas à croire que j'aie pu faire ça", a enflammé les réseaux sociaux.

De nombreux internautes mexicains ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme un traitement de faveur injustifié. "De quels privilèges bénéficie cet étranger pour filmer dans des lieux où même nous, les Mexicains, n'avons pas accès ?", s’est indigné un utilisateur. Une autre internaute a jugé qu’il "manquait de respect envers la culture juste pour des likes". D’autres, au contraire, ont salué le respect du vidéaste et l’intérêt qu’il suscite pour le patrimoine mexicain.

La présidence mexicaine exige des comptes

Face à l’ampleur de la polémique, la présidente Claudia Sheinbaum est intervenue mercredi 14 mai en appelant à la transparence. Elle a indiqué que l'Institut National d’Archéologie et d’Histoire (INAH) avait bien délivré une autorisation à MrBeast, mais a exigé des clarifications sur les modalités exactes de ce permis. "L’INAH doit préciser sous quelles conditions ce permis a été délivré. Et si le permis n’a pas été respecté, quelles sanctions en découleront", a-t-elle déclaré.

Dans un communiqué, l’INAH a confirmé que la production avait été autorisée dans le cadre de demandes officielles auprès du Secrétariat Fédéral du Tourisme et des autorités des États de Yucatán et Campeche. L’institut reconnaît que certaines zones explorées par MrBeast ne sont pas accessibles au grand public, sauf lors de visites encadrées et programmées. Il précise néanmoins que du personnel de l’institut était présent tout au long du tournage pour superviser les opérations et garantir le respect des mesures de sécurité et de préservation. "À tout moment lors des enregistrements, du personnel de l'institut a supervisé le respect des mesures de précaution et de sécurité, afin qu'il n'y ait aucun impact sur le patrimoine archéologique", a ajouté l'institut.