Partager:
La chanteuse Hoshi publie sur ses réseaux sociaux les messages de haine homophobes qu'elle reçoit depuis "trois ans" et dénonce la trop faible réaction de la justice dans son dossier, en demandant à l'Etat plus de moyens pour la justice.
L'artiste de 26 ans, qui avait porté plainte en 2020 pour harcèlement moral "en meute", "menaces de mort et de viols", injures aggravées et provocation à la haine, indique recevoir des messages comme "sale LGBT", "ta mère je la viole je lui urine dans son vagin".
Mais, affirme-t-elle, son avocate vient de lui annoncer "que sur les milliers de messages reçus et que sur toutes les personnes retrouvées, une seule personne sera potentiellement convoquée à un procès au mois de juin".
"Moi qui aime tant mon pays, je viens de perdre foi en sa justice", assène-t-elle. Et de conclure avec un "message pour l'Etat": "Sauvez-nous tant qu'il est encore temps, n'attendez pas que ça finisse mal avant de vous intéresser aux dossiers. La justice manque sûrement de moyens mais j'ai l'impression que l'État la laisse mourir".
Elle confie également avoir "eu peur à chaque fois" qu'elle est "montée sur scène", peur de se "faire agresser".
"Je ne suis jamais ressortie seule dans la rue depuis, j'ai perdu 10 kg, j'ai stressé en permanence", dit la chanteuse au chignon japonisant. Elle assure aussi que ce cyberharcèlement lui a valu 28 jours d'ITT et l'a poussé à déménager.
Hoshi invite également ses suiveurs à relayer son appel auprès du président de la République Emmanuel Macron.
Les ennuis ont commencé le 14 février 2020. Nommée dans la catégorie "révélation scène" aux Victoires de la musique, Hoshi embrasse sur scène une danseuse après avoir interprété son titre "Amour censure", qui dénonce l'homophobie.
Cet acte militant place dès lors l'artiste au centre de violentes attaques homophobes sur les réseaux sociaux, dénoncées à l'époque par le secrétaire d'État au Numérique, Cédric O, et les associations Stop Homophobie ou Urgence Homophobie. La chanteuse avait alors porté plainte.
Par ailleurs, en 2021, Fabien Lecoeuvre, chroniqueur musical et agent d'artistes, s'en était pris à son physique sur une webradio. Hoshi avait reçu un soutien de poids, le chanteur Grand Corps Malade lui dédiant un morceau, "Des gens beaux".
Le chanteur Eddy de Pretto a lui aussi été cyberharcelé. En décembre 2022, des peines de trois à six mois de prison avec sursis ont été prononcées à Paris à l'encontre de 11 personnes qui l'avaient harcelé en ligne après un concert en juin 2021 dans une église parisienne.