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Sly Stone, pionnier du funk et leader du groupe Sly and the Family Stone, est décédé à l’âge de 82 ans, a annoncé sa famille dans un communiqué transmis aux médias américains. « C’est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès de notre père bien-aimé », ont-ils déclaré.
Musicien multi-instrumentiste, Sly Stone a profondément marqué l’histoire de la musique avec son approche novatrice mêlant funk, soul, rock psychédélique et engagement social. Avec son groupe, formation multiraciale et mixte – une rareté à la fin des années 1960 –, il a porté un message de tolérance et d’unité à travers des titres devenus cultes comme « Dance to the Music », « Everyday People » ou encore « If You Want Me To Stay ».
Une prestation culte à Woodstock
Parmi les moments forts de sa carrière, le concert de Sly and the Family Stone au festival de Woodstock en août 1969 reste gravé dans les mémoires. Arrivé sur scène peu après 3 heures du matin, le groupe avait surpris par son énergie et sa fraîcheur, malgré l’heure tardive. « Le concert de Woodstock est largement considéré comme l’une de leurs meilleures performances », souligne le site officiel de l’événement.
En seulement cinq ans, Sly Stone a profondément transformé le paysage musical américain. Son sens de l’expérimentation et sa créativité débridée ont ouvert la voie à de nombreux artistes. Prince, Miles Davis, les Red Hot Chili Peppers ou encore OutKast se réclament tous de son héritage. Il a été l’un des premiers à fusionner des sons issus de la rue, de l’église et de la Motown, comme le résumait George Clinton, autre légende du funk : « C’était comme voir une version noire des Beatles. Il était tout cela en une seule personne ».
Mais derrière le génie musical, Sly Stone a aussi connu une descente aux enfers. Accablé par la pression de la célébrité, il sombre dans la drogue, enchaîne les absences aux concerts et voit sa production devenir de plus en plus erratique. Le groupe finit par se dissoudre en 1973.
Les années qui suivent sont marquées par les démêlés judiciaires, les problèmes de santé et une longue période d’errance. Un temps sans domicile fixe, Sly Stone vivra dans une camionnette. Il faudra attendre 2019 pour qu’il parvienne enfin à se sevrer, comme il l’a raconté dans ses mémoires publiées en 2023.
