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Le rappeur a été sanctionné par le tribunal de Paris après s’être désisté à la dernière minute de deux poursuites en diffamation contre l’ex-agente d’influenceurs. Une décision saluée par Magali Berdah.
Booba a été condamné ce jeudi 15 mai par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris à verser 10.000 euros à Magali Berdah pour procédure abusive. Le jugement fait suite à deux plaintes en diffamation déposées par le rappeur en 2022, dont il s’est désisté seulement trois jours avant l’audience, pourtant fixée de longue date.
La juridiction a estimé ce désistement tardif comme relevant d’une stratégie procédurale abusive, et a prononcé 5.000 euros de dommages et intérêts pour chacune des deux procédures. "Cette décision, particulièrement rare et sévère, confirme la gravité des agissements de Booba", ont réagi les avocats de Magali Berdah, Mes Antonin Gravelin-Rodriguez, Rachel-Flore Pardo et David-Olivier Kaminski, à l’issue de l’audience.
Magali Berdah se félicite d’un "début"
Pour Magali Berdah, visée depuis deux ans par une intense campagne en ligne menée notamment par Booba, cette décision constitue un tournant. "Je suis contente, c’est un début, c’est une avancée", a-t-elle déclaré.
Les propos qui avaient conduit à la double plainte du rappeur remontent à mai 2022. Dans un entretien au Parisien, l’ex-agente d’influenceurs dénonçait le cyberharcèlement massif dont elle faisait l’objet : "Il est intouchable, il vit à Miami et a une puissance de frappe énorme, avec cinq millions d'abonnés sur Twitter. De son compte en découlent des centaines d'autres internautes qui se mettent à me harceler, le jour, la nuit, avec des menaces de mort". Des messages postés sur Instagram fin mai 2022, dans lesquels elle dénonçait une mise en danger délibérée de sa personne et de sa famille, faisaient également partie des propos attaqués.
Au-delà de cette procédure, Booba reste mis en examen depuis fin 2023 pour cyberharcèlement à l’encontre de Magali Berdah. Il bénéficie du statut de témoin assisté pour des faits connexes, comme les menaces de mort et l’atteinte à la vie privée. L’enquête évoque 487 messages directs postés par Booba sur les réseaux entre mai 2022 et mai 2023.
Le rappeur, désormais installé aux États-Unis, conteste toute intention malveillante. Il nie avoir proféré des menaces de mort ou cherché à nuire à la santé ou à la vie de Magali Berdah. En mars 2024, 28 internautes ont été condamnés à Paris pour avoir participé activement au cyberharcèlement de la fondatrice de l’agence Shauna Events. Une reconnaissance judiciaire du phénomène de "harcèlement en meute", que Magali Berdah dénonçait depuis de longs mois.



















