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Fille du roi Léopold II et de la reine Marie-Henriette, la princesse Louise semblait promise à un avenir stable grâce à son mariage avec le prince Philippe de Saxe-Cobourg. Mais l’union tourne rapidement au désastre. « Un mariage épouvantable, un mariage raté. Ce n’était pas un mariage d’amour. Cet homme était coureur, sorteur, extrêmement dépensier et joueur », raconte Thomas de Bergeyck, spécialiste des monarchies.
Accablée de dettes, Louise doit vendre les bijoux hérités de sa mère en 1907. « Elle n’a pas d’autre choix que de mettre ses bijoux en vente dans une très grande vente aux enchères », explique le chroniqueur royal Bertrand Deckers. Parmi eux, un collier attire particulièrement l’attention. « Cet ancien collier de la reine Marie-Henriette, devenu diadème grâce à Elizabeth II, va être l’un de ses joyaux favoris. La reine d’Angleterre va le porter à de nombreuses reprises en Colombie, en Malaisie, à Singapour, en Allemagne, en France. Bref, ce diadème était vraiment le chouchou de sa collection », souligne-t-il.
Déshéritée par Léopold II au profit de Blanche Delacroix, Louise tente un dernier recours judiciaire. « Elle a intenté un procès à l’État belge. Elle a récupéré une partie, mais pas tout, de l’héritage dont elle avait été privée », souligne Thomas de Bergeyck. Mais ses efforts ne suffisent pas. « Elle mourra oubliée, totalement pauvre », conclut Bertrand Deckers.
Prince Andrew, le « chouchou » déchu de la reine
L’affaire Epstein a marqué un tournant dans la vie du prince Andrew. Poursuivi par Virginia Giuffre, il accepte en 2022 un accord financier évalué à 12 millions de livres. « On ne peut pas imaginer que le prince Andrew a sorti cet argent seul de sa poche. Il est clair que derrière ce versement, il y avait la reine Elizabeth. Elle a voulu protéger son chouchou, mais surtout éviter le scandale », estime Thomas de Bergeyck.
Cette affaire ternit irrémédiablement son image. « Il est tellement éclaboussé que la reine, qui pourtant l’adore, est obligée de prendre la décision de le retirer des affaires de l’État », rappelle Bertrand Deckers. Aujourd’hui, Andrew a perdu ses titres honorifiques et ses parrainages. « Il a perdu sa réputation, il a perdu son honneur. Il n’a plus de fonctions royales et dépend uniquement du bon vouloir de son frère », résume Thomas de Bergeyck.
Jefri de Bruneï, ministre des Finances dispendieux
De 1986 à 1997, Jefri Bolkiah, frère du sultan de Bruneï, gère les revenus colossaux du pétrole et du gaz. Mais il en détourne une grande partie pour financer un train de vie extravagant. « Il possédait un Boeing 747, une collection de 2.000 voitures, dont dix McLaren F1 et onze Ferrari, ainsi qu’une impressionnante collection d’œuvres d’art », décrit Thomas de Bergeyck.
Les soupçons naissent dès 1992, lorsque des transferts financiers suspects apparaissent. Une enquête révèle des transferts douteux, dont 149 millions de dollars vers Mohamed Al-Fayed, le père de Dodi, compagnon de Lady Diana. Le détournement est estimé entre 10 et 15 milliards de dollars. Condamné à rembourser, Jefri perd la confiance de son frère et reste brouillé avec lui pendant cinq ans.
Louis II de Bavière, la folie des châteaux
Surnommé le « roi fou », Louis II de Bavière règne entre 1864 et 1886. Passionné d’architecture, il fait construire quatre châteaux, dont le célèbre Neuschwanstein, qui inspirera Walt Disney. « Il va être pris d’une folie immobilière et dépenser sans compter », raconte Bertrand Deckers.

Mais le roi ne se limite pas aux constructions. Il finance aussi le compositeur Richard Wagner, son protégé. « Il va brûler son argent en subsidiant Wagner : louer des salles, financer ses concerts, l’aider à composer. En fait, il va faire de Wagner une véritable star », précise Thomas de Bergeyck.
Ses dettes atteignent 14 millions de marks, une somme astronomique à l’époque. Jugé inapte à régner, Louis II est interné en 1886. « L’histoire est ironique : ce qui a causé sa perte, la construction de ses châteaux, est aujourd’hui l’une des principales sources de revenus touristiques de l’Allemagne », souligne Bertrand Deckers.
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