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Dans son nouveau spectacle "Glory Hallelujah", Laura Laune mêle humour noir, confidences intimes et engagement personnel. Pour la première fois, l’humoriste belge y évoque ouvertement son autisme et les violences psychologiques qu’elle a subies.
Avec "Glory Hallelujah", Laura Laune revient sur scène sans filtre. Le ton est toujours aussi caustique, mais cette fois, il s’ancre dans des expériences profondément personnelles. Son deuxième spectacle, qui sera joué les 18 et 19 décembre à Forest National, aborde sans détour des thèmes sensibles : la pédophilie, le handicap, la religion, mais aussi son syndrome d’Asperger et une relation passée marquée par l’emprise psychologique.
Un spectacle très personnel
"Il n'y a pas de limite dans ce spectacle. Je ne me censure pas du tout. J’aborde tous les sujets", affirme Laura Laune. "Pour moi, pour chaque sujet, tout l’enjeu, c’est de trouver la façon de l’aborder qui va permettre d’en rire. Mais je pense qu’il y a une façon pour chaque sujet de le faire".
Sur scène, l’humoriste ose tout, avec une précision qu’elle revendique comme essentielle à son travail : "L’humour, c’est très millimétré, c’est très technique. Je peux jouer une vanne 50 fois et c’est seulement à la 51e que je vais trouver exactement l’intonation qui fait que vraiment, ça va faire rire, qu’on va comprendre le second degré". Parmi les sujets évoqués dans le spectacle, elle évoque notamment les violences conjugales et l’emprise psychologique, un phénomène difficile à comprendre tant qu’on ne l’a pas vécu : "C’est quelque chose qu’on ne comprend pas toujours. J’avais envie d’expliquer ce que c’était, à quel point ça peut être intense".
Il faut absolument en parler
Laura Laune a elle-même vécu une relation sous emprise, qu’elle évoque désormais avec lucidité : "On a parfois l’impression que c’est très facile et qu’il suffit de partir. Donc c’est vrai qu’après coup, on se demande. Mais en même temps, c’est tellement quelque chose qui s’installe sur la longueur… C’est vraiment petit à petit et on en arrive à ne plus vraiment penser par soi-même".
Pour elle, comprendre ce qu’on vit est la première étape pour s’en sortir. Et cela passe souvent par la parole. "Je pense qu’il faut parler, absolument. Moi, ce qui m’a aidée, ce sont les témoignages d’autres personnes. Même sur les violences conjugales, j’avais aussi des clichés, une image de 'oui, mais moi, c’est peut-être différent'. Et en parlant avec d’autres personnes qui ont vécu la même chose, je me suis dit : 'Ah oui, ok, mais en fait, ce que je vis vraiment, c’est l’emprise'".
En plus de ses sketchs, Laura Laune utilise aussi la chanson pour aborder les sujets les plus durs. "Les chansons, ça permet aussi d’aborder les choses un petit peu différemment. J’aime bien prendre des airs qui sont un petit peu enfantins, un petit peu mignons, pour venir casser tout ça. Ça permet aussi de m’exprimer différemment."
















