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Affaire du baiser forcé: les membres du staff de l'Espagne démissionnent, sauf le sélectionneur qui prend ses distances

La situation de Luis Rubiales, accusé d'agression sexuelle par l'internationale espagnole Jenni Hermoso, s'est sérieusement compliquée après la décision de la Fifa, samedi, de suspendre le président de la Fédération espagnole de football (RFEF) de "toute activité liée au football au niveau national et international".

Parallèlement, six membres de l'encadrement de l'équipe féminine d'Espagne, sacrée championne du monde dimanche dernier à Sydney, ont présenté leur démission, exprimant "leur condamnation ferme et catégorique du comportement de Luis Rubiales à l'égard de Jennifer Hermoso". 

Privé de ses adjoints, le sélectionneur, Jorge Vilda, reste en place. Mais il a pris ses distances dans la soirée avec le patron de la RFEF. "Je regrette que la victoire du football féminin ait été ternie par le comportement inapproprié que notre plus haut dirigeant jusqu'alors, Luis Rubiales, a montré et a lui-même reconnu", a-t-il déclaré dans un communiqué repris par plusieurs médias espagnols.

Rubiales a suscité une vague d'indignation internationale en donnant un baiser forcé sur la bouche de Jenni Hermoso le 20 août lors de la cérémonie de remise des médailles du Mondial féminin. Contre toute attente, il a refusé de démissionner lors d'une assemblée générale extraordinaire de la RFEF, vendredi, et a contre-attaqué en affirmant que ce baiser était "consenti".

La joueuse a démenti. "Je me suis sentie vulnérable et victime d'une agression, d'un acte impulsif et sexiste, déplacé et sans aucun consentement de ma part", a déclaré la N.10 espagnole, âgée de 33 ans, dans un communiqué vendredi soir.

Deux jours après avoir ouvert une enquête disciplinaire à l'encontre de Luis Rubiales, la Fédération internationale du football (Fifa) a décidé samedi de "suspendre provisoirement M. Luis Rubiales de toute activité liée au football au niveau national et international".

L'instance dirigeante du football mondial, organisatrice du Mondial, ajoute que la suspension durera au moins 90 jours, dans l'attente de l'avancée des procédures ouvertes contre l'Espagnol. Rubiales, 46 ans, et les membres de la fédération ont interdiction d'entrer en contact avec Hermoso et ses proches, ajoute la Fifa dans un communiqué. 

 

Avalanche de critiques 

Cette affaire, déjà surnommée le "#MeToo du football espagnol", a suscité une avalanche de critiques et de pressions envers Rubiales dans le monde sportif et politique, en Espagne et au-delà, et fait la une de médias du monde entier.

Dans une interview à El Pais, le ministre espagnol des Sports, Miquel Iceta, déplore "un épisode qui nous a amené l'image d'une Espagne machiste", alors que le pays est souvent présenté comme en pointe en matière de luttes contre les violence faites aux femmes. 

Il s'en remet au Tribunal administratif du sport (TAD), à même de juger si les faits reprochés à Rubiales violent les lois du sport. "Si le TAD accepte la plainte du gouvernement, nous procéderons immédiatement à la suspension des fonctions de président de la fédération", avait-il averti, avant la décision de la Fifa.

De nombreux sportifs ibériques ont également pris fait et cause pour Hermoso comme les footballeuses Alexia Putellas et Aitana Bonmati, la légende du basket Pau Gasol ou l'ancien gardien du Real Madrid Iker Casillas.

Samedi, plusieurs internationales de football leur ont emboîté le pas sur les réseaux sociaux, dont l'Américaine Megan Rapinoe, star du sport féminin et figure du militantisme. "Ils nient ce que nous avons vu de nos propres yeux et qualifient cela de vérité", a-t-elle écrit sur Instagram.

Plusieurs clubs, joueurs et entraîneurs de la Liga masculine, dont l'entraîneur du FC Barcelone Xavi Hernandez, ont aussi condamné le comportement du patron du foot espagnol et apporté leur soutien à Hermoso.

Plaintes 

Sur le plan pénal, le patron du foot espagnol fait l'objet de quatre plaintes pour agression sexuelle reçues vendredi par le parquet espagnol, mais aucune ne provient de la joueuse pour l'instant.

Dans la nuit de vendredi à samedi, la Fédération espagnole de football avait qualifié de "mensonges" les accusations portées contre lui. L'instance avait annoncé engager des actions en justice pour défendre son dirigeant.

La RFEF a accompagné sa publication de quatre photos pour montrer que, selon elle, "les pieds du président sont ostensiblement soulevés du sol par l'action de la joueuse" qui précède le baiser. Ce qui prouverait, selon l'instance, la bonne foi de M. Rubiales, et les "mensonges" d'Hermoso. 

Après l'annonce de la suspension de Rubiales par la FIFA, la RFEF a publié samedi un nouveau communiqué dans lequel elle maintient que

Jenni Hermoso "ment dans toutes ses déclarations contre le président" et indiquant que Pedro Rocha Junco, vice-président, assurerait l'intérim à la tête de la Fédération durant la suspension de son patron.

Aux 23 joueuses de l'équipe nationale, qui ont annoncé vendredi qu'elles refusaient de rejouer en sélection sous la direction actuelle de la fédération, la RFEF a parallèlement rappelé que "la participation à la sélection est une obligation pour toutes les personnes (membres de la fédération) si elles sont appelées par elle".
 

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Commentaires

1 commentaire

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  • Donc si je comprends bien en Espagne, même si on se fait violer il faut jouer, non mais qu'est ce qu'il faut pas entendre, faut pas attendre que l'embrasseur démissionne, il faut le virer, ni plus ni moins, ils se croient vraiment tout permis c'es gros pontes, écœurant

    Daniel Googe
     Répondre