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Après le séisme de la mise à l'écart de Julian Nagelsmann, Thomas Tuchel est immédiatement sous pression pour son premier match sur le banc du Bayern, un "Klassiker" des plus passionnants contre le Borussia Dortmund samedi (18h30), décisif dans la quête du titre.
"Le défi ne peut pas être plus élevé!" Lors de sa première conférence de presse, il y a une semaine à l'Allianz Arena, Thomas Tuchel a résumé en une seule phrase ce qui l'attend pour son nouveau challenge après ses trois passages à Dortmund (2015/17), Paris (2018/2020) et Chelsea (2021/22) conclus dans le tumulte.
Avec une météo de fin d'hiver changeante, "TT" s'est présenté sur le terrain d'entraînement de la Säbener Strasse tantôt avec bonnet, gants et chaude parka dans le froid bavarois pour sa première session mardi, tantôt avec casquette et survêtement plus léger mercredi et jeudi, mais toujours sous la menace d'une grosse averse de pluie.
Une menace dans le ciel mais également sur la pelouse, car le vainqueur de la Ligue des champions 2021 avec Chelsea arrive dans un contexte compliqué pour le Bayern, privé de son fauteuil de leader à neuf journées de la fin de la saison. Du jamais-vu (ou presque) dans la décennie hégémonique du Bayern (2012/22) et ses dix titres consécutifs de champion d'Allemagne.
- Casse-tête offensif -
Placé immédiatement après la trêve internationale, ce "Klassiker" n'offre pas le meilleur timing à Tuchel, qui n'a récupéré ses internationaux qu'au compte-goutte à partir de mardi, pour n'être au complet que jeudi (à l'exception du Canadien Alphonso Davies).
Fan des sessions d'entraînement, il pourrait bien en "coincer" encore une samedi matin, jour du match, mais a déjà prévenu qu'il "n"allait pas mettre en place de grands changements dans les systèmes de jeu ou les scenarios", alors que les trois quarts de la saison se sont déroulés sous les ordres de Nagelsmann.
Lors de son passage à Chelsea pendant un peu plus de 21 mois, le natif de Krumbach (à une grosse centaine de kilomètres de Munich) a essentiellement joué avec une défense à trois, système que Nagelsmann a mis en place après la trêve de janvier, autour des Français Dayot Upamecano et Benjamin Pavard, et du Néerlandais Matthijs De Ligt.
C'est surtout offensivement que le casse-tête pour Tuchel va se poser avec un effectif pléthorique et pas moins de sept joueurs de classe mondiale (Kingsley Coman, Sadio Mané, Jamal Musiala, Eric Maxim Choupo-Moting, Thomas Müller, Leroy Sané et Serge Gnabry). Forcément il y aura des déçus, avec seulement trois ou quatre places à prendre.
"Nous devons veiller à créer très rapidement une bonne combinaison, pour qu'on puisse gagner les matches", a souligné le milieu de terrain Joshua Kimmich, l'un des principaux relais de Nagelsmann dans le vestiaire.
- Stopper la constance dans l'inconstance -
Clin d'oeil de l'histoire, Tuchel va se retrouver sur le banc d'entraîneur pour un match de Bundesliga face au Borussia Dortmund, qu'il a quitté avec force et fracas à l'été 2017.
Marqué par l'attentat contre le bus de son équipe en quarts de finale retour de la Ligue des champions contre Monaco en avril 2017, il avait vivement reproché à son président Hans-Joachim Watzke d'avoir accepté de reprogrammer le match le lendemain de l'attaque.
Après Dortmund, le programme ne sera pas de tout repos, loin de là, avec la double confrontation contre Fribourg en Coupe mardi (20h45) et en championnat le samedi suivant (15h30), puis le quart de finale de Ligue des champions contre Manchester City.
Le premier défi de Tuchel sera de trouver de la régularité pour le Bayern, qui s'est distingué cette saison par de la constance dans l'inconstance qui a coûté sa place à Nagelsmann.