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Le Barça de retour sur le toit d'Espagne ! Grâce à sa victoire 4-2 sur la pelouse de l'Espanyol dimanche soir, le FC Barcelone a été sacré champion d'Espagne à quatre journées de la fin de la saison, et ce malgré des scandales et des difficultés économiques qui ont larvé le nouveau projet de Xavi.
Une éternité qui prend fin : quatre ans après son dernier sacre en 2019, le FC Barcelone a enfin reconquis le trône espagnol pour la 27e fois de son histoire. Il s'agit du premier titre majeur pour l'entraîneur Xavi, qui n'avait jusque-là gagné qu'une Supercoupe d'Espagne depuis son retour sur le banc blaugrana en novembre 2021.
Et c'est aussi le premier titre de champion d'Espagne du club catalan depuis le départ de Lionel Messi au Paris Saint-Germain en 2021.
Un triomphe construit avec la manière : le Barça a délogé le Real Madrid de la première place du classement juste avant la parenthèse du Mondial au Qatar, puis ne l'a plus lâchée jusqu'au sacre. La "Maison blanche", deuxième avec quatorze points de retard, ne peut plus rattraper son rival.
- "Lewy", le réveil -
Dimanche, les hommes de Xavi n'ont d'ailleurs pas pu compter sur une contre-performance du Real (vainqueur de Getafe 1-0 samedi), et ont donc dû finir le travail eux-mêmes.
Le Barça a plié la rencontre dès l'entame, avec un premier but du genou droit signé Robert Lewandowski à la 11e minute après une remise d'Alejandro Balde, qui a ensuite été à la conclusion d'un centre de Pedri au second poteau (20e) pour marquer son premier but sous les couleurs de l'équipe première blaugrana.
Le goleador polonais, meilleur buteur de Liga, s'est même offert un doublé à la 40e, et Jules Koundé a lui aussi ouvert son compteur au Barça à la 53e, de la tête, pour sceller le sacre.
L'Espanyol a sauvé l'honneur par Puado (73e) puis par Joselu dans le temps additionnel (90e+2).
Par respect pour l'Espanyol, voisin et rival historique des Blaugranas qui est à la lutte pour le maintien, le trophée ne sera remis aux joueurs du Barça que samedi prochain, lors de la réception de la Real Sociedad au Camp Nou (21h00).
Ce sera le dernier que soulèvera Sergio Busquets : l'emblématique capitaine blaugrana a annoncé mercredi qu'il allait quitter le club cet été à la fin de son contrat, sans préciser sa future destination.
- Un rayon dans la tempête -
Ce titre est la consécration tant attendue d'un Barça qui n'avait cessé de déchanter depuis son dernier sacre en 2019, conquis avec 19 points d'avance sur le Real Madrid (3e).
En quatre ans, les Catalans ont sombré dans un tourbillon mêlant valse d'entraîneurs (quatre depuis 2019), scandales juridiques, crise économique et bilans sportifs décevants, avec notamment deux éliminations consécutives dès la phase de groupes de la Ligue des champions.
Le club est d'ailleurs toujours secoué par des troubles internes : le scandale de corruption présumée d'arbitres a larvé le printemps des Blaugranas, qui doivent encore dégager plus de 200 millions d'euros pour la saison prochaine.
Les travaux au Camp Nou et le transfert temporaire à Montjuic la saison prochaine vont priver le Barça d'un manque à gagner conséquent, et LaLiga pourrait pénaliser le club s'il ne rentre pas dans les clous du fair-play financier.
Et avec tout cela, l'espoir de faire revenir la légende Lionel Messi, caressé ces dernières semaines après les déboires de la superstar argentine avec le PSG, semble désormais s'éloigner.
- Le sceau de Xavi -
Mais malgré tous ces tourments, Xavi et le Barça ont traversé les tempêtes en gardant cap sur le jeu.
Sans Messi, les Blaugranas ont quand même déniché un goleador de classe mondiale en attirant "Lewy". Le Polonais a démarré son aventure en Catalogne comme un boulet de canon, marquant onze buts lors des dix premières journées, avant de lever le pied en deuxième partie de saison... jusqu'à ressortir de son silence dimanche soir avec un doublé décisif.
Mais c'est surtout grâce à sa défense que le Barça a survolé cette Liga : les Catalans n'ont encaissé que treize buts en 34 journées, et sont sur les bases du record historique du Chelsea de José Mourinho, qui n'en avait encaissé que quinze buts en 38 matches en 2004-05.
S'il est aussi celui du président Joan Laporta, réélu en 2021 et qui a participé à assainir les finances et l'ambiance du club, ce sacre porte surtout le sceau de Xavi. C'est lui, l'ancienne gloire du Camp Nou, qui a été l'architecte de ce "nouveau projet" et de ce succès au long cours, pour sa première saison complète à la tête du banc blaugrana.
Est-ce enfin le retour du grand Barça ? Il est trop tôt pour le dire. L'Europe est le prochain objectif de Xavi et de ses joueurs. Mais "poc a poc", comme aime à dire le technicien catalan, le Barça est en train de ressusciter sa splendeur passée.