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Un adversaire en confiance, une attaque à retrouver, une défense à resserrer et un jeu au sol une nouvelle fois crucial: les clefs du match entre la France et l'Écosse dimanche (16h00), comptant pour la troisième journée du Tournoi des six nations.
. L’Écosse se présente lancée
En confiance après deux victoires, en Angleterre (29-23) puis face au pays de Galles (35-7) - sa meilleure entame de Tournoi depuis qu'il se dispute à six -, un entraîneur qui a réussi à la faire grimper à la cinquième place mondiale et deux réceptions à venir (l'Irlande puis l'Italie)... l'Écosse est clairement un candidat au titre final, qu'elle n'a pas remporté depuis 1999.
"Duhan van der Merwe, Kyle Steyn, Stuart Hogg, Finn Russell… sont des menaces que l'on prend très au sérieux", dit Laurent Labit, l'entraîneur des Bleus chargé de l'attaque.
. Retrouver un système de jeu efficace
Selon l'ancien sélectionneur des Bleus Pierre Berbizier, le match contre l'Écosse peut être une "chance" pour le XV de France de redorer son blason, à domicile qui plus est. Et notamment dans sa façon de jouer après la "confusion" observée à Dublin, où "la stratégie ne semblait pas claire dans la tête des joueurs" entre "dépossession" et "repossession".
Dimanche, il faut revenir à un système performant et efficace, notamment au pied et, pour ce faire, "s'appuyer sur le jeu des Écossais, qui vont venir s'offrir", a expliqué Berbizier à l'AFP, rappelant qu'ils "n'ont pas la dimension physique des Irlandais" face à qui les Bleus ont "pratiquement perdu tous (leurs) combats individuels".
"Comme les Écossais sont généreux, ils vont attaquer et pour nous, ce sera plus facile de relancer notre jeu de contre, qui nous va si bien", a-t-il estimé. Et ainsi marquer davantage d'essais pour revenir aux "standards" des Bleus (3,4 en moyenne lors du Tournoi 2022 mais cinq seulement en deux matches depuis le début de cette édition).
. Muscler sa défense
Les Bleus sont avec les Écossais ceux qui ont réussi le plus de plaquages (404 et 380 respectivement) depuis le début du Tournoi, avec un taux de réussite de 91% (92% pour l'Écosse).
Pourtant l'efficacité de la défense, l'une des clefs du Grand Chelem 2022, est en baisse si l'on se fie au nombre d'essais encaissés: six lors des deux premiers matches contre sept pour tout le Tournoi 2022.
Il va donc falloir encore resserrer les rangs autour de Thibaud Flament, deuxième meilleur plaqueur du Tournoi pour l'instant (43 réussis) et Anthony Jelonch (42), notamment. Quitte à émousser les organismes, l'idée étant selon Fabien Galthié, que "tous les joueurs qui entrent n'aient qu'une envie: jouer 80 minutes".
. Reprendre la main sur le jeu au sol
En début de Tournoi, les nouvelles directives arbitrales mises en place au 1er janvier par World Rugby ont perturbé les joueurs, au point de voir les Français pénalisés à dix-huit reprises face à l'Italie, majoritairement pour des fautes au sol.
Or, ce secteur de jeu fait partie des points forts des Bleus depuis le début de l'ère Galthié, avec notamment des joueurs spécialistes en grattage de ballon, tels Grégory Alldritt et Julien Marchand.
Si une mise au point a donc été nécessaire, ayant permis de réduire drastiquement l'indiscipline face à l'Irlande (7 pénalités concédées), on a quand même senti à Dublin de la réticence chez les joueurs adeptes du jeu au sol, sans doute par crainte de la sanction.
Un rappel utile donc: les arbitres peuvent désormais sanctionner "le fait de piéger les joueurs dans un ruck et le fait que les joueurs qui arrivent en premier (les gratteurs) ne cherchent pas à jouer le ballon".
Et "les joueurs qui posent leurs mains au sol lors des plaquages, des rucks et des mauls sont passibles de sanctions, bien que l'on puisse faire preuve de discernement si le joueur utilise brièvement le sol pour maintenir son équilibre et sa stabilité".