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Le départ de la 7e et avant-dernière étape du Tour de Suisse, qui devait se disputer "normalement et sous la forme d'une course", selon les organisateurs, a été donné samedi midi à Tübach (nord) sans trois équipes et dans une ambiance lourde, au lendemain du décès du coureur Gino Mäder.
La compétition sportive a donc repris ses droits, 24 heures après l'annonce de la mort du jeune Suisse (26 ans), tombé jeudi lors d'une descente à la fin de la cinquième étape, tandis que l'étape de vendredi avait été neutralisée pour permettre au peloton de lui rendre hommage.
Une minute de silence a de nouveau été respectée par les participants et quelques centaines de spectateurs samedi matin à Tübach, petite localité du canton de Saint-Gall accueillant pour la première fois une étape du Tour de Suisse.
Malgré le retrait de trois équipes (Bahrain-Victorious, l'équipe du coureur, ainsi que Tudor et Intermarché-Circus), les organisateurs ont tenu à poursuivre la course "en accord avec la famille du coureur".
"Après consultation de nos coureurs et de notre staff, nous avons décidé de nous retirer du Tour de Suisse. Notre priorité est de respecter la santé psychique de nos coureurs", a communiqué l'équipe belge Intermarché sur Twitter.
Plusieurs coureurs d'autres équipes ont pris la décision individuelle de ne pas partir, à l'image des Suisses Stefan Kung (FDJ-Groupama) Marc Hirschi (UAE Emirates), Mauro Schmid (Soudal-Quick Step) et Michael Schär (AG2R-Citroën).
"Nous respectons la décision de chaque équipe, et les retraits sont conformes à ce que nous avions prévu", a répondu la direction de l'épreuve à l'AFP.
"Il y aura bien une course sur le parcours initialement prévu mais le temps pour le classement général sera pris (sur une ligne tracée) à 25 kilomètres de l'arrivée" (soit avant la dernière ascencion du jour), ont-il précisé quelques heures avant le départ.
Au-delà de l'émotion qu'il a suscité, l'accident fatal à Gino Mäder alimentait samedi, au sein du peloton et dans les médias, le réflexion sur "le spectacle cycliste" et la sécurité des acteurs.
Embrayant sur les propos critiques tenus dès jeudi par le champion du monde, Remco Evenepoel, qui avait qualifié l'organisation d'"irresponsable" d'avoir mis en place "une arrivée au terme d'une descente aussi dangereuse", plusieurs éditorialistes invitaient "à se pencher sur le spectacle du cyclisme".
"La mort de Gino Mäder doit faire réfléchir au-delà de toute question de culpabilité ou d'innocence. Et cela devrait déclencher quelque chose de positif", a notamment écrit le quotidien Neue Zürcher Zeitung.