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Jumbo-Visma a comme prévu mis la main sur le contre-la-montre par équipes de Paris-Nice, mardi à Dampierre-en-Burly, mais sur la plus petite des marges à l'issue du chrono de la 3e étape qui coûte cher à la formation Ineos.
Au bout de 32,2 km d'effort collectif, l'équipe de Jonas Vingegaard s'est imposée avec une seconde d'avance sur EF Education, surgie un peu de nulle part pour offrir à son moustachu Danois Magnus Nielsen le maillot jaune de leader, là aussi pour une seconde sur Nathan van Hooydonck.
"Je ne m'attendais pas forcément à ça", a commenté Nielsen, qui succède à son compatriote Mads Pedersen, tout en concédant qu'il aurait du mal à garder son maillot plus d'un jour, avec la première arrivée au sommet de cette 81e édition prévue mercredi.
L'écurie australienne Jayco-AlUla de Simon Yates a complété le podium devant la Groupama-FDJ de David Gaudu, excellente quatrième à seulement 14 secondes, et Team UAE de Tadej Pogacar, cinquième avec 23 secondes de retard. Un moindre mal pour cette équipe moins bien outillée que Jumbo-Visma.
Comme prévu, ce chrono au format new look, où le temps a été pris sur le premier coureur de chaque équipe à franchir la ligne, n'a pas fait d'énormes différences. Il a quand même servi à bien ventiler le classement général à la veille de l'ascension de la Loge des Gardes, au-dessus de Vichy.
Vingegaard, qui comptait douze secondes de retard sur Pogacar, en compte désormais onze d'avance sur le Slovène et grimpe à la troisième place du général.
Mais son rival fait plus que limiter la casse avec un groupe clairement moins homogène.
"On espérait gagner un peu plus de temps", a d'ailleurs admis le Danois, tout de même "très heureux de cette victoire" avec des coéquipiers aussi forts que Tobias Foss et Rohan Dennis, soit l'actuel et l'ancien champion du monde en titre du chrono.
- Opposition de style -
L'opposition de style entre les deux équipes a été impressionnante. UAE a galéré dès les premiers virages pour accorder ses violons et perdu rapidement un coureur, puis deux, puis trois, avant que Pogacar ne termine seul, comme déchaîné, les 500 derniers mètres. La Jumbo est restée à quatre coureurs jusqu'à 300 mètres de l'arrivée et Vingegaard est arrivé entouré de deux coéquipiers.
La plupart des autres équipes ont terminé la course en ordre éparpillé, souvent à deux coureurs, dont le leader, lancé dans la dernière rampe, pour un rendu assez spectaculaire.
Pour le général, la bonne affaire du jour au général a été réalisée par Simon Yates (6e à 7 secondes du leader) et David Gaudu (11e à 17 secondes), que personne n'attendait si bien placé avec Groupama-FDJ à côté de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly, le long de la Loire.
L'équipe française avait adopté comme tactique de préserver son leader, bien calé dans les roues de ses équipiers, notamment l'impressionnant Stefan Kung.
Le grand perdant du jour est l'équipe Ineos de Daniel Martinez et Pavel Sivakov qui a perdu 48 secondes, malgré quelques rouleurs charpentés dans son effectif.
Mercredi, le peloton va prendre de l'altitude avec une arrivée au sommet dans la petite station de ski de la Loge des Gardes, à plus de 1.000 mètres. L'occasion d'une première grande explication entre les favoris lors d'une ascension finale de 6,7 km à 7,1% de moyenne.
Les conditions météo sont annoncées difficiles avec de la pluie et du vent, mais pas de neige a priori.