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Rescapé de l'échappée matinale, le Canadien Michael Woods (Israel PT) a remporté la 9e étape du Tour de France dimanche au sommet du Puy de Dôme escaladé pour la première fois depuis 35 ans sur la Grande Boucle.
Echappé dès le départ avec treize autres coureurs, le vétéran canadien a rattrapé in extremis l'Américain Matteo Jorgenson, qui était parti seul à 46 km de l'arrivée, pour s'imposer sur les pentes terrifiantes du volcan à 1.415 m d'altitude.
Woods, 36 ans, a bouché un trou de deux minutes au pied du Puy du Dôme pour revenir sur Jorgenson à 450 mètres de la ligne et s'imposer devant le Français Pierre Latour et le Slovène Matej Mohoric.
Le peloton, avec tous les principaux favoris, accusait un retard de plus de seize minutes sur l'Américain au pied de la dernière montée en colimaçon (13,3 km à 7,7% dont quatre ultimes kilomètres interdits au public à 12%) que les meilleurs escaladent en une grosse demi-heure.
Avec ce succès de prestige, Woods s'inscrit dans une lignée royale, aux côtés de Fausto Coppi, premier vainqueur au Puy du Dôme en 1952, Federico Bahamontes, qui fêtait ce dimanche ses 94 ans, Luis Ocaña ou Lucien Van Impe, couronné en 1975, l’année où Eddy Merckx fut boxé par un spectateur au ventre.
Le Puy de Dôme (1.415 m) a aussi été le théâtre d'un mano a mano légendaire entre Jacques Anquetil et Raymond Poulidor en 1964 lorsque "Poupou" avait repris 42 secondes, sans pouvoir priver son rival d'un cinquième sacre final.
Le Danois Johnny Weltz a été le dernier vainqueur au sommet en 1988, à l'issue d'une longue échappée déjà.
Le rideau était ensuite tombé sur le Puy de Dôme pour une question de préservation de ce site naturel exceptionnel, labellisé Grand site de France depuis 2008 et Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2018.
Une barrière bloque d'ailleurs l'accès à ces quatre derniers kilomètres, interdits même aux cyclistes à l'année, sur une voie d'à peine quatre mètres de large, longée par un train à crémaillère panoramique.