Partager:
David Gaudu lance mardi son "opération Tour de France" avec un long stage à Tenerife pour aiguiser sa forme dans l'optique de la Grande Boucle (1-23 juillet) où, plus que jamais, il visera le podium, comme il l'explique dans un entretien à l'AFP.
Alors que le parcours est particulièrement montagneux cette année, le grimpeur de Groupama-FDJ, 26 ans, estime que "c'est peut-être l'année où jamais" pour faire mieux que sa quatrième place en 2022.
QUESTION : Les classiques ardennaises ont été décevantes pour vous, que s'est-il passé ?
REPONSE: "J'ai commencé à avoir des problèmes d'allergie au Tour du Pays basque. J'avais une barre dans la tête, les yeux rouges qui brûlaient. J'ai un traitement de fond depuis petit et je n'avais pas eu de souci depuis quinze ans. Mais ça s'est réveillé. A la Flèche Wallonne, impossible de respirer. Derrière, ça s'est transformé en bronchite asthmatique. J'ai quand même pris le départ de Liège-Bastogne-Liège parce que c'était important pour moi de donner un coup de patte pour les copains. Dès le soir de Liège je suis passé en mode Tour de France".
Q: L'opération Tour de France est donc lancée ?
R: "Totalement. Dès le lendemain de Liège, on est allés faire la +reco+ de l'étape des Vosges. Une belle étape où il peut y avoir des surprises. Là je pars 17 jours en stage à Tenerife. Après il y a le Dauphiné, un rappel altitude dans une station de ski en France, les Championnats de France et puis le Tour. La préparation est longue. Mais en même temps il n'y a même pas deux mois jusqu'au départ. J'ai hâte d'y être".
Q: Avec quelles ambitions ?
R: "L'objectif est d'aller chercher le podium. On sait qu'il y a deux grands favoris, Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. Derrière, il y a une palanquée d'outsiders et je suis dans ce groupe. Sur le Tour, il y a très peu d'opportunités mais il y en a, comme l'année dernière au Granon où Pogacar a explosé sur une fringale. Si une telle opportunité se présente, il faudra la saisir pour essayer de faire basculer le général".
Q: Sur le Tour 2022, vous avez surtout brillé par votre gestion. Est-ce que vous pensez être capable de passer plus à l'attaque cette fois ?
R: "L'année dernière, on avait un deal avec Marc (Madiot) par rapport à mon Dauphiné où j'avais complètement explosé le dernier jour. Il m'a dit : +je préfère te voir perdre 2/3 minutes tous les jours que 15 minutes d'un coup, alors je veux que tu t'accroches mais pas au point d'exploser+. Ce qui explique une certaine prudence de ma part. Je n'étais pas à 100% physiquement non plus sur la plupart des étapes. Donc j'ai utilisé cette technique d'effort curseur. Le but cette année c'est de garder cet aspect mental, et de l'allier avec un physique plus performant, comme j'ai pu le faire sur Paris-Nice (2e en mars)".
Q: Pogacar est blessé actuellement, ça laisse peut-être une ouverture ?
R: "Oh je ne m'inquiète pas pour Pogacar, loin de là (rires). Il a le temps de se retaper et je ne serais pas étonné qu'il revienne même encore plus fort".
Q: Entre une place sur le podium et une victoire d'étape, vous choisissez quoi ?
R: "Le podium sur les Champs-Elysées. C'est ce qui m'a toujours fait rêver depuis petit. Je préfère ça à une victoire, même dans l'étape reine. C'est ce que j'ai en tête depuis le début. Et aussi parce que le parcours du Tour cette année correspond vraiment à mes qualités. C'est peut-être l'année ou jamais pour faire podium. Surtout quand on voit les jeunes qui poussent derrière, les (Juan) Ayuso, les Remco (Evenepoel), ce sera de plus en plus difficile".
Q: Vous aimeriez que Thibaut Pinot vous accompagne sur le Tour ?
R: "Ah oui ! Je sais que s'il est là, pour son dernier Tour, il se défoncera à 2000%. Thibaut a tout connu sur le Tour, la victoire, l'abandon en jouant le classement général, il a été leader X fois. Son expérience me serait très utile".
Propos recueillis par Jacques KLOPP