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Une cheville tordue, une surface qu'il déteste et Alexander Zverev en net progrès n'y ont rien fait: Daniil Medvedev a tout surmonté, au courage, à l'adrénaline et au talent pour rallier les quarts de finale du Masters 1000 d'Indian Wells, mardi.
Le Russe, 6e joueur mondial a fini par renverser 6-7 (5/7), 7-6 (7/5), 7-5 l'Allemand (14e). Sa 17e victoire d'affilée.
Fort de trois tournois remportés consécutivement à Rotterdam, Doha et Dubaï, il s'affirme comme un des grands favoris pour le titre, avec l'Espagnol N.2 mondial Carlos Alcaraz.
Mais il faudra bien voir comment évolue, dans les prochaines heures, l'état de la cheville de Medvedev qui atteint pour la première fois ce stade dans le désert californien, où il aura pour adversaire l'Espagnol Alejandro Davidovich (28e), vainqueur 6-3, 6-4 du Chilien Cristian Garin (97e).
Il s'est fait mal sur une balle de break en sa faveur, à 3-2 dans le deuxième set. Sur un appui, sa cheville a plié brutalement vers l'intérieur, puis vers l'extérieur. Peinant à masquer sa souffrance, il a vu Zverev accourir vers lui.
Et pour cause, la scène a immanquablement ramené l'Allemand neuf mois en arrière, quand lui-même fut victime d'une blessure similaire en demi-finale de Roland-Garros. Il avait dû abandonner face à Rafael Nadal, foudroyé par une grave déchirure ligamentaire, qui a nécessité une opération et l'a éloigné des courts pendant six mois.
"Je me suis tordu la cheville assez violemment. Mais je me suis dit +OK, je vais me lever, ça va aller+. Et puis je suis resté au sol parce que la douleur montait. J'ai alors pensé qu'il valait mieux que j'arrête", a raconté Medvedev après-coup.
Soigné par le physio, qui lui a posé un bandage, il a trouvé la force de continuer, malgré un scénario jusqu'ici bien défavorable, puisqu'il avait cédé le premier set. Un avantage plutôt mérité pour Zverev, plus entreprenant, qui avait eu trois occasions manquées à 6-5, avant de saisir la cinquième dans le tie-break.
- "Match fou" -
Sur quoi, le Russe a piqué sa colère journalière à Indian Wells, comme à chaque match depuis le début du tournoi, fustigeant la lenteur du terrain. "C'est une honte pour le sport, ce court ! Ce n'est pas un court en dur, je sais ce que sais un court en dur, je suis un spécialiste", s'est-il plaint auprès de l'arbitre, resté de marbre, sous le regard amusé de Zverev.
Un jeu qui peine à s'exprimer, une frustration évidente et, pour couronner le tout, une blessure... il n'en fallait pas plus pour que Medvedev ne joue les phénix.
Ses premières courses ont été prudentes, mais ses coups bien plus précis et tranchants, refusant d'abandonner. Sauvant pas moins de dix balles de break, il a fait la différence au deuxième jeu décisif, durant lequel il a sorti les gros coups qu'il fallait.
Porté par une énergie renouvelée, Medvedev a encore pris le dessus dans l'ultime manche, sa mobilité ne laissant trahir aucune gêne, même s'il a refait appel au physio pour se faire masser la cuisse gauche.
"Ce qui était surprenant, c'est qu'il m'était plus facile de courir que de marcher, a-t-il expliqué. Je boitais, lorsque je marchais, mais je pouvais bouger assez bien, probablement à 95%, même si j'avais des crampes à la fin."
Le vainqueur de l'US Open 2021 s'est détaché 3-1, mais Zverev a lâché ses coups pour débreaker à 5-5 en sauvant une balle de match au passage. Pour aussitôt... craquer, trahi par une double faute offrant son jeu de service à Medvedev qui n'en demandait pas tant, pour enfin conclure en 3h17.
"Je sais l'adrénaline va retomber, ça risque d'être douloureux. Je vais avoir besoin de me reposer", a-t-il conclu, au terme d'un "match fou".