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Roland-Garros: Jusqu'où ira Djokovic ?

Un peu comme Chuck Yeager passant le mur du son, Novak Djokovic a atteint dimanche à Roland-Garros la barre des 23 titres du Grand Chelem et semble en mesure, sur sa lancée, de repousser encore certaines des limites statistiques du tennis.

"Je souhaite profiter au maximum de cet élan, de cette énergie dont je dispose pour essayer de remporter encore d’autres tournois du Grand Chelem cette année", a-t-il d'ailleurs déclaré au soir de son troisième titre parisien.

. Les tournois du Grand Chelem

Dans trois semaines, Djokovic se présentera en immense favori à Wimbledon où il visera un huitième titre, pour égaler le record de Federer sur le gazon londonien (seule Martina Navratilova a fait mieux avec 9 succès). Il n'y a plus été battu depuis sa défaite en quarts en 2017, soit 28 matches gagnés consécutivement pour quatre titres.

Autant dire que très rapidement, il pourrait égaler le record absolu de 24 titres Majeurs détenu par Margaret Court.

"Je me réjouis de faire la fête et de passer du bon temps avec ma famille, avec mes proches. Mais il faudra rapidement tourner la page car Wimbledon arrive. Il n’y a pas beaucoup de temps pour une grande fête si l’on veut être candidat pour un nouveau titre en Grand Chelem, et c’est ce que je désire", a insisté Djokovic dimanche.

Ensuite se profilera l'US Open, sur dur, sa surface favorite même si New York ne lui a souri "que" trois fois. Et en début d'année prochaine, il devrait être de retour à l'Open d'Australie en favori pour un onzième titre record à Melbourne.

Combien de tournois du Grand Chelem peut-il encore remporter ?

"Il va trouver la motivation pour en gagner 24, peut-être 25. Qui sait où ça s'arrêtera ?", s'interroge son coach Goran Ivanisevic.

. Le Grand Chelem

Remporter les quatre tournois du Grand Chelem la même année, ce que personne n'a fait chez les hommes depuis Rod Laver en 1969... voilà qui mettrait aujourd'hui Djokovic hors d'atteinte de toute comparaison pour bien longtemps.

Le Serbe a eu l'occasion d'y parvenir en 2021 mais, atteint par l'émotion, il a été incapable de se mettre au niveau de son ultime adversaire en finale de l'US Open, Daniil Medvedev.

"Il est passé à une victoire il y a deux ans, il a une chance cette année", estime Ivanisevic, tout en soulignant que cette échéance était "encore loin".

"Je ne pense pas au Grand Chelem", assurait Djokovic au soir de sa victoire en demies.

. Un 7e Masters record

Il partage avec Federer le record de six victoires au Masters qui réunit chaque année les huit meilleurs joueurs de la saison. Un septième titre lui permettrait de devenir seul détenteur de ce record. Sans doute de quoi le motiver le moment venu, même s'il insiste toujours sur le fait que ce sont les tournois du Grand Chelem qui le motivent au quotidien.

. 109 titres sur le circuit

C'est peut-être ce record de Jimmy Connors (établi à Tel Aviv en 1989) qui semble le plus difficile à atteindre.

Djokovic en est à 94, comme Ivan Lendl, et a d'abord en ligne de mire les 103 titres de Federer.

Depuis la saison 2006 où il a gagné son premier tournoi ATP, le Serbe en gagne en moyenne cinq par an. A ce rythme, il pourrait arriver à hauteur de Connors en 2026.

. La principale incertitude, son corps

A 36 ans, son corps est encore d'un efficacité redoutable. Carlos Alcaraz a payé pour le savoir, lui le jeune plein d'énergie qui n'a pas tenu le choc physique imposé par Djokovic en demi-finales à Paris.

"Je pense qu'il en a encore beaucoup dans le moteur, relève Ivanisevic. Je ne sais pas combien de temps il lui reste, mais son corps est incroyable, il se maintient en super forme. Il n'est pas trop blessé, des petites choses par-ci, par-là, mais pas de blessures majeures. Il bouge encore comme un ninja sur le court, il est partout. C'est fascinant à voir."

L'intéressé, lui, aime à penser que "l'âge n'est qu'un nombre", tout en reconnaissant que désormais son corps qu'il choie avec une extrême attention "réagit différemment".

"Je dois faire face à plus de pépins physiques que par le passé. Il y a encore cinq ou six ans, je récupérais bien plus vite, je ne ressentais pas autant de douleurs qu'aujourd'hui", avoue-t-il.

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