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Après trois tours rondement menés dès son tout premier tournoi WTA, l'ado russe Mirra Andreeva, 16 ans depuis deux jours, a vu son aventure madrilène prendre fin en huitièmes de finale face à la N.2 mondiale Aryna Sabalenka, victorieuse 6-3, 6-1 lundi.
Invitée dans le tableau principal, Andreeva a fait tomber une joueuse du top 50, la Canadienne Leylah Fernandez (38e), puis deux joueuses du top 20, la Brésilienne Beatriz Haddad Maia (14e) et la Polonaise Magda Linette (19e), aux trois premiers tours. A chaque fois en deux manches.
Contre Sabalenka, la marche a été trop haute, et la Bélarusse s'est imposée en moins d'1h15 min.
Au classement WTA, c'est néanmoins la promesse pour la jeune Russe d'un bond d'une cinquantaine de places lundi, synonyme d'entrée dans le top 150, quand elle ne disputait que son troisième tournoi professionnel de la saison (après deux remportés sur le circuit secondaire).
"C'est bien sûr une semaine positive. Je ne peux pas la décrire en un mot parce qu'il s'est passé beaucoup de choses, j'ai fait de super matches", répond la Sibérienne, installée depuis début 2022 à Cannes, sur la Côte d'Azur, où elle s'entraîne sous la direction de Jean-René Lisnard et Jean-Christophe Faurel, aux côtés de sa soeur aînée Erika, 114e mondiale à 18 ans.
- De la Sibérie à Cannes -
"En même temps je suis un peu contrariée, parce qu'au début (du match), c'était serré, j'ai eu beaucoup de balles de jeu, des balles de break, et si je les avais converties, le score aurait pu être de 6-2 dans le premier set", ose-t-elle, preuve cependant de son caractère et de ses ambitions affirmés.
Et si elle "ne s'attendai(t) pas à jouer" le prestigieux tournoi madrilène, "c'est (son) niveau de jeu" qu'elle y a déployé, assure-t-elle. "J'essaie de jouer comme ça à chaque match, quel que soit mon adversaire."
"Moi, à cet âge-là, je n'étais probablement même pas dans les 300 meilleurs juniors...", se souvient son compatriote aujourd'hui N.3 mondial Daniil Medvedev, qui a dû lui ferrailler plus de 2h 40 min au troisième tour pour se défaire d'un autre Russe, Alexander Shevchenko, 96e mondial (4-6, 6-1, 7-5). "Je ne l'ai pas vue jouer, mais ses résultats sont super impressionnants."
Quand les soeurs Andreeva, qui ont d'abord quitté leur Sibérie natale pour Sotchi, sur les bords de la mer Noire, pour y trouver de meilleures conditions d'entraînement, ont opté pour Cannes, elles avaient le choix avec l'académie majorquine de Rafael Nadal, raconte la cadette.
Invitée à décrire leur jeu respectif, Mirra Andreeva compare le sien à celui d'Ons Jabeur, et celui de sa soeur à celui d'Iga Swiatek, la N.1 mondiale.
- Seize victoires en trois semaines -
Sa défaite contre Sabalenka met fin à une série de seize victoires sur les circuits pro entamée le 10 avril en Suisse. Avant ça, Andreeva, qui s'est mise au tennis à six ans en suivant les pas de sa soeur, avait atteint trois finales consécutives en juniors depuis début 2023, dont celle de l'Open d'Australie.
Après cet enchaînement de matches en trois semaines, l'ado russe va désormais s'accorder un peu de repos, explique-t-elle, avant, peut-être, de reprendre la compétition à Florence mi-mai, un tournoi du circuit secondaire.
Dans la "Caja magica" de Madrid, Sabalenka, sacrée à l'Open d'Australie en janvier et finaliste à Stuttgart (Allemagne) il y a une semaine, affrontera elle l'inattendue Egyptienne Mayar Sherif (59e) en quarts de finale.
A une heure du matin passée, la N.1 mondiale Iga Swiatek a elle obtenu le dernier billet pour les quarts de finale (6-4, 6-7 (3/7), 6-3) après quasiment deux heures et demie de match contre la Russe Ekaterina Alexandrova (17e).
La Polonaise de 21 ans a servi pour le gain de la rencontre à 5 jeux à 3 dans la deuxième manche, puis obtenu une balle de match au jeu suivant, mais Alexandrova a retardé encore l'échéance.
Voilà la double championne de Roland-Garros (2020 et 2022) à sept sur sept sur terre battue, sa surface préférée, en 2023.
Quant à Medvedev, pas très friand de terre battue, c'est un nouveau duel 100% russe qui l'attend en huitièmes de finale, contre Aslan Karatsev, demi-finaliste surprise de l'Open d'Australie 2021 retombé hors du top 100.
Comme lui, le N.5 mondial et récent finaliste à Barcelone Stefanos Tsitsipas a eu besoin de trois sets (7-5, 3-6, 6-3 en près de 2h15 min) pour se défaire de l'accrocheur Argentin Sebastian Baez (31e).