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L'annonce des résultats préliminaires de l'élection présidentielle en Afghanistan, retardée à deux reprises, se fera dans les prochains jours, près de deux mois après le scrutin, a annoncé jeudi le porte-parole de la commission électorale indépendante (IEC) à l'AFP.
"Le décompte des voix dans la province restante sera terminé aujourd'hui", a déclaré Zabih Sadat, ajoutant qu'il était achevé dans les 33 autres provinces afghanes.
"Ensuite, nous allons rassembler les données et annoncer les résultats préliminaires au public en début de semaine prochaine", a poursuivi le porte-parole. La semaine démarre le samedi en Afghanistan.
Le pays, en guerre depuis bientôt 40 ans, est dans le flou politique depuis la présidentielle du 28 septembre, pour laquelle les deux principaux candidats - le président Ashraf Ghani et le chef de l'exécutif Abdullah Abdullah - semblent se tenir au coude à coude.
L'annonce des résultats préliminaires du premier tour, initialement prévue le 19 octobre, puis le 14 novembre, avait été reportée à chaque fois pour des raisons techniques.
Abdullah Abdullah avait demandé l'arrêt du décompte des voix pour "sauver le processus des fraudeurs", sans toutefois étayer ses accusations.
Son camp, jugeant que quelque 300.000 bulletins validés par l'IEC posent problème, avait interrompu le processus de dépouillement dans sept provinces.
Vendredi, Abdullah Abdullah a toutefois permis au décompte de reprendre.
Fazel Ahmad Manawi, un cadre de son équipe, a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de protester contre les résultats préliminaires, tant que la commission électorale purgera les votes frauduleux avant l'annonce des résultats définitifs.
Dans le cas contraire, "le résultat (...) ne sera pas acceptable pour nous et pour le peuple", a averti M. Manawi, interrogé par l'AFP.
L'élection devait être la plus propre jamais organisée dans la jeune démocratie afghane, une entreprise allemande ayant fourni des machines biométriques pour empêcher les gens de voter plus d'une fois.
Mais près d'un million sur les 2,8 millions de votes recensés à l'origine avaient été écartés pour irrégularités.
Avec 1,8 million de votes restants, pour 9,6 millions d'électeurs enregistrés, cette élection a d'ores et déjà connu le plus faible taux de participation de tous les scrutins afghans.
L'incertitude actuelle fait craindre une répétition du scénario de 2014, quand la présidentielle avait été entachée de fraudes et d'irrégularités si graves que les deux candidats au deuxième tour, MM. Ghani et Abdullah, s'étaient accordés sur un partage du pouvoir après une médiation américaine.
