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« On aurait pu avoir pire » estime Michael Labro, directeur de l’entreprise PMSweet, producteur de macarons, et manager de l’année 2024. « Nous voilà plus soulagés, plus sereins », confie-t-il.
Soulagé, le patron des entreprises technologiques, après une poignée de mains entre la patronne de l’Union européenne et le président des Etats-Unis. Et ce patron de préciser : « Le meilleur tarif pour le monde, pour l’économie, c’est zéro. Donc je reste quand même assez mitigé».
Attentif sur les détails pour le représentant de la Fédération des entreprises belges. « On accueille positivement le momentum, l’annonce d’un accord», déclare-t-il. Et celui-ci de nuancer : « Pour les conséquences opérationnelles concrètes, secteur par secteur, on n’a pas encore assez d’informations. »
Aucun des entrepreneurs belges rencontrés ce lundi ne saute de joie à l’annonce de cet accord. Son seul avantage pour l’instant, un deal qui fige une situation et qui réduit l’incertitude. Car l’incertitude, c’est le pire ennemi d’un patron, comme le producteur de macarons de Dison, près de Verviers, qui exporte 40 % de sa production vers les Etats-Unis.
« Tous les nouveaux projets que nous pouvions lancer aux Etats-Unis étaient effectivement un peu givrés. Avec toute cette incertitude, nous ne voulions pas proposer et s’engager sur des volumes supplémentaires. C’est pour ça que c’est un soulagement aujourd’hui d’avoir cette décision », explique Michael Labro.
Les Etats-Unis représentent une part importante de nos exportations. Après les trois premiers mois de 2025, les principaux clients des entreprises belges sont l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, et les Etats-Unis se classent juste au pied du podium en quatrième position. L’objectif de Donald Trump est clair. Pousser nos entreprises à faire produire sur le territoire américain et donc impacter l’emploi chez nous.
« Il faut absolument que la valeur ajoutée, l’emploi, l’innovation restent sur le territoire belge, ou bien au moins au niveau de l’Europe », martèle Bart Steukers, directeur d’Agoria, Fédération de l’industrie technologique.
« Ceci est un nouveau signal d’alerte. Faisons en sorte de garder nos entreprises, garder nos industries en Europe. Et donc pour ça, il faut être plus compétitif. Il faut améliorer la situation en Europe pour ne pas donner des raisons à nos entreprises d’aller investir ailleurs », analyse Olivier Joris directeur Europe de la Fédération des entreprises de Belgique.
27 milliards d’euros, c’est le montant total exporté par les entreprises belges des marchandises, des biens et des services. Et plus de la moitié de ce montant est réalisé par le secteur pharmaceutique, 55 %. Chaque point de pourcent d’un droit de douane supplémentaire représente des millions d’euros. Et au final, comme nous l’a répété plusieurs fois notre producteur de macarons : « À la fin de la journée, il y a bien quelqu’un qui paye l’addition et aujourd’hui, c’est le consommateur américain final. Mais notre objectif est quand même de ne pas faire diminuer les ventes ».
C’est donc notre développement économique qui, demain, sera plus compliqué.


















