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Ce matin, lors d'un conseil d'entreprise extraordinaire, l'annonce du dépôt de bilan de Lunch Garden a été faite. 19 restaurants fermeront leurs portes, des dizaines de personnes seront donc licenciées. Un choc pour les représentants des travailleurs.
Si l'annonce lundi matin de la direction de Lunch Garden d'une faillite de l'enseigne de restaurants suivie d'une reprise partielle a confirmé les craintes nées depuis plusieurs jours, voire semaines, les organisations syndicales n'en sont pas moins choquées par la tournure des évènements.
"C'est le désarroi, la stupéfaction", a résumé, à la sortie du conseil d'entreprise extraordinaire, Stéphane Piron, secrétaire fédéral du Setca. Pour les travailleurs concernés, dont certains sont actifs chez Lunch Garden depuis des décennies, c'est comme si la vie s'arrêtait, s'est désolé le responsable syndical, la mine défaite.
"Il y a beaucoup d'émotions, il y a beaucoup de colère, de désarroi, d'incompréhension, ça c'est sûr. Parce qu'on vit dans une société aujourd'hui où on permet à des entreprises de se séparer des travailleurs gratuitement, sans assumer la charge sociale après d'initiatives financières. Et donc, ce sont des holdings financiers qui gèrent des entreprises. C'est ICG qui cède finalement, qui fait faillite, et c'est un autre holding financier qui reprend. J'espère qu'il n'y aura pas la même attitude agressive que l'ICG par le passé", a-t-il expliqué.
"Les travailleurs qui ont travaillé en janvier n'auront pas leur salaire à la fin du mois"
Les primes de fin d'année et les salaires du mois de janvier, malgré les promesses de la direction, ne seront pas payées prochainement. "Aujourd'hui, les travailleurs qui ont travaillé en janvier n'auront pas leur salaire de janvier à la fin du mois, et n'auront pas leurs primes de fin d'année qui avaient été promises. Ce sera pour la curatelle après, et donc ce sera pour la suite.", a encore déploré Stéphane Piron.
La procédure dite de "faillite silencieuse", à laquelle la direction de Lunch Garden a recouru pour dénicher un repreneur, ne passe pas non plus auprès des représentants des travailleurs. "Nous sommes mis devant le fait accompli. Cela met complètement hors-jeu les organisations syndicales", a dénoncé Sandra Antenucci, secrétaire permanente pour la CSC Alimentation et Services. Un sentiment d'impuissance et d'injustice partagé par Stéphane Piron: "Nous n'avons pas pu faire valoir nos arguments pour essayer de réduire le nombre de licenciements".
En début de matinée, l'annonce du dépôt de bilan a été faite lors d'un conseil d'entreprise extraordinaire. La direction a annoncé qu'un nouvel actionnaire, CIM Capital, relancerait 42 restaurants sur les 61 actuels. Cela se fera avec la moitié du personnel actuel, soit 300 sur 600 (franchisés non inclus). Il n'y a encore aucune certitude concernant les restaurants indépendants.