Partager:
La "petite ville" que représente Brussels Airport et ses 20.000 collaborateurs a été durement touchée par le double attentat-suicide perpétré le 22 mars 2016 à Zaventem. Mais elle n'a pas sombré. Les voyageurs sont revenus et la peur collective que voulaient insuffler les terroristes en visant ce "nœud de mobilité internationale" n'a pas pris racine, a relevé Me David Verwaerde mardi, devant la cour d'assises de Bruxelles.
Selon le représentant de cette institution lésée, les djihadistes ont ciblé l'aéroport national pour trois raisons. La première - le kamikaze "Najim Laachraoui l'a dit lui-même" dans un message audio destiné au chef de la cellule -, c'était la motivation de faire un maximum de victimes. "Le jour des attentats, 60.000 passagers étaient attendus à l'aéroport", a relevé l'avocat.
La deuxième revêt une dimension internationale "en orientant les attaques contre les citoyens de pays ennemis", a poursuivi le pénaliste. Dans le même message vocal, Najim Laachraoui précise savoir que des vols américains, russes et israéliens sont prévus ce jour-là à l'aéroport de Zaventem.
Enfin, dernière raison, il s'agit de toucher un symbole, a avancé Me Verwaerde. "L'aéroport est un centre économique et social", rappelant que 260 sociétés y étaient implantées et que "des millions de voyageurs" y transitaient chaque année. "Les terroristes savaient que le choix de cette cible amplifierait la peur parmi la population."
"Les terroristes ont cherché à déstabiliser les structures économiques et sociales d'un pays. C'était leur but de déstabiliser l'aéroport." Cet objectif, la cellule l'a atteint. Mais seulement à court terme, a estimé le pénaliste.
"La peur ne s'est pas installée, car les collaborateurs de l'aéroport ont repris le travail dès le lendemain pour retrouver les bagages, aider à la réouverture... Et les passagers sont revenus. À long terme, les terroristes ont échoué à maintenir cette peur collective", a-t-il conclu.