Partager:
Tambours, sabots et confettis, l'aube s'emplit du tintement des gilles de Strépy-Bracquegnies. Dimanche, la fête reprend ses droits au carnaval louviérois, endeuillé l'an passé par un chauffard dont la course folle avait coûté six vies.
Le village de Strépy-Bracquegnies et sa petite centaine de gilles se préparent à retrouver leur folklore, mis entre parenthèses depuis trop longtemps. À l'aube, les sociétés passent de maisons en maisons pour "ramasser" leurs membres. À 11h00, le rondeau chassera l'hiver sur le plateau de la gare, puis le cortège carnavalesque s'élancera de la rue Ergot dès 16h00. Les festivités braveront la course du soleil et le ciel s'illuminera de feux d'artifice à 21h30. Le folklore continuera lundi avec un cortège nocturne et mardi avec le brûlage des bosses.
Il y a un an, dimanche 20 mars 2022, le printemps pointait le bout de son nez mais il faisait encore nuit noire. C'était l'heure du ramassage. Entre les grelots et la joie des retrouvailles après deux ans de crise sanitaire, les membres de la société folklorique des "Boute en Train" tambourinaient de maison en maison pour se rassembler. 05h10. La police reçoit les premiers appels d'urgence. Un chauffard vient de déchirer la petite foule rue des Canadiens, à Strépy-Bracquegnies. Ce matin-là, six personnes sont fauchées et ne se relèveront pas. Dix autres sont grièvement blessées et 27 touchées plus légèrement.
Derrière le volant, Paolo Falzone et son passager se sont arrêtés à quelques centaines de mètres de la collision. Depuis lors inculpé d'homicide involontaire pour cinq victimes et de meurtre pour une sixième, le conducteur se trouve en détention. Le 4 mars dernier, la chambre du conseil de Tournai a décidé de le maintenir en prison pour deux mois supplémentaires. Le dossier sera de nouveau examiné par la chambre du conseil dans deux mois.