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Une délégation belge composée de représentants de 218 entreprises, d’officiels et d’universitaires – soit plus de 500 participants au total – est attendue en Californie du 4 au 12 octobre pour une mission économique multisectorielle présidée par la Princesse Astrid.
Les entreprises technologiques, de l’aérospatial, de la défense mais aussi les secteurs du design, de l’architecture et du divertissement y seront particulièrement mis en avant, ce qui leur permettra de renforcer leur visibilité et de nouer des contacts en Californie, l’Etat américain le plus riche avec un PIB dépassant les 4 billions de dollars (14 % du PIB américain).
Le programme chargé débutera à San Francisco et sa Silicon Valley, choix stratégique pour les entreprises technologiques qui ciblent les champions du secteur que sont Apple, Google, Microsoft ou Salesforce. Il se poursuivra à Los Angeles, centre névralgique du divertissement, où les entreprises du secteur audiovisuel auront accès aux géants de l’industrie.
Une délégation belge record sur place
Menée par la Princesse Astrid, la mission bénéficiera également de la présence du ministre de la Défense Theo Francken, en charge par ailleurs du commerce extérieur, de la ministre des Classes moyennes et des PME, Eléonore Simonet, du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort – qui remplace la secrétaire d’Etat Ans Persoons retenue par les discussions sur le budget –, du ministre-président flamand Matthias Diependaele et du ministre wallon de l’Economie en charge du commerce extérieur, Pierre-Yves Jeholet.
Traditionnel acteur des missions économiques belges, les universités francophones, elles, ne seront pas – ou peu – représentées, si ce n’est par des chercheurs présents à titre individuel. En cause : la politique menée par l’administration Trump vis-à-vis du monde académique. « Les rectrices et le recteur ont souhaité ne pas participer à cette mission dans le contexte actuel, considérant les risques de censure idéologique des sujets ou domaines de recherche proscrits par l’administration Trump », a ainsi tranché le CREF, le Conseil des rectrices et recteurs francophones.
Le recteur de la VUB Jan Danckaert et la rectrice de l’UGent, Petra De Sutter, ne feront pas non plus partie du voyage, le premier estimant qu’il ne pourra plus obtenir de visa pour les États-Unis en raison de ses déclarations sur la liberté académique ; la seconde ne souhaitant pas courir le risque d’incidents.
On l’aura compris, si la Californie reste un hub technologique de premier ordre, une terre de multiples opportunités et un véritable bastion démocrate, elle ne peut s’extraire complètement d’un pays désormais gouverné par le Républicain Donald Trump dont les déclarations et les décisions – dont celles sur les droits de douane – enflamment le monde depuis son investiture.
Néanmoins, avec un PIB nominal de plus de 29.000 milliards de dollars en 2024, les Etats-Unis restent la première économie mondiale et un partenaire commercial majeur pour la Belgique. En 2023, ils constituaient en effet la première destination hors Union européenne pour les exportations belges, avec 28 milliards d’euros échangés, soit 7,6 % des exportations totales. Un chiffre qui a presque triplé en dix ans.
La Californie, considérée comme la 5e économie mondiale, est sans conteste l’un des piliers de ce système bien rôdé. La Belgique y compte 123 entreprises, pour près de 4.500 emplois et une masse salariale estimée à pas moins de 487 millions de dollars. Une présence modeste mais un poids économique certain, donc, que tenteront de mettre à profit les entreprises qui feront le déplacement.
« Les missions princières sont des opportunités hors du commun d’ouvrir à nos entreprises des portes habituellement fermées. Ce sera une semaine intense, avec un programme très chargé, mais le jeu en vaut la chandelle, puisque les missions rapportent en moyenne 1,5 contrat aux entreprises participantes », a résumé Isabelle Grippa, CEO de hub.brussels, l’agence bruxelloise pour l’entrepreneuriat.


















