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Alexander De Croo s'est exprimé hier soir à la tribune des Nations unies. Notre Premier ministre s'est montré optimiste par rapport aux efforts faits pour le climat. Il a aussi évoqué la question des migrations et a accusé la Russie d'avoir des visées coloniales en Afrique. Notre spécialiste politique, Martin Buxant, décode ce discours.
C’est un exercice auquel les Premiers ministres belges adorent se livrer. On se souvient d’Elio Di Rupo qui avait parlé de sa ville de Mons à la tribune des Nations unies. C’est pareil pour Alexander De Croo. Forcément, c’est plus valorisant que d’assister à des commissions parlementaires belges ou de parler du pipigate. Il peut prendre un peu de hauteur et évoquer le changement climatique, l’asile, l’énergie verte. Et Alexander De Croo peut planer d’autant plus haut qu’à partir de janvier prochain, il occupera la présidence de l’Union européenne.
Il y aura aussi les élections le 9 juin. Alexander de Croo sera très visible, mais on ne peut pas dire que le ciel sera sans nuages.
C’est assez confortable de prononcer un discours dans les couloirs feutrés des Nations unies. Malheureusement, pour De Croo la réalité est parfois moins agréable qu’une promenade dans Central Park à New York, il va prendre les commandes de l’Europe dans quelques mois, mais son capital crédibilité est largement entamé pour plusieurs raisons. D’abord parce que la Belgique est l’un des pays qui donne le moins d’aide financière, budgétaire et militaire à l’Ukraine, donc elle n’a pas vraiment voix au chapitre. Puis, au rayon budgétaire, la dette et le budget de la Belgique sont parmi les plus pourris d’Europe. Donc là aussi, difficile de donner des leçons. Enfin, sur l’asile et la migration, sa propre ministre ne respecte pas les règles internationales en disant qu’elle n’accueille plus les demandeurs d’asile hommes et célibataires sur notre territoire. Là aussi, c’est une grosse pierre dans le sac-à-dos d’Alexander De Croo. Entre les discours aux Nations unies et la réalité, il y a parfois un océan.
