Partager:
Ce lundi, Raymonde Yerna, administratrice générale du Forem, affirmait sur Bel RTL qu’« un peu plus de 35 % des chercheurs d’emploi qui vont perdre leurs allocations ont décroché au moins un contrat de travail en 2025 », évoquant une « dynamique positive » et un effet bénéfique de la réforme supprimant les allocations pour les chômeurs de longue durée.
Mais cette interprétation est vivement contestée par la FGTB wallonne, qui estime que « la soi-disant ‘bonne nouvelle’ annoncée ? Elle n’existe pas ! », rapporte Sudinfo. Le syndicat juge que le taux avancé de 35 % est « quasiment le même qu’avant la réforme », ce qui contredit selon lui l’idée d’un progrès notable.
« Des boulots instables, mal payés, sans avenir »
Dans un communiqué, la FGTB met en lumière une autre réalité du marché de l’emploi : « Depuis des années, un tiers des demandeurs d’emploi travaillent déjà, enchaînant contrats précaires, intérims et missions à la journée. Des boulots instables, mal payés, sans avenir », dénonce-t-elle.
Jean-François Tamellini, secrétaire général du syndicat, parle d’une « précarisation organisée du travail » et appelle à un changement de cap : « La Wallonie a besoin de contrats durables et pas d’emplois précaires. Les entreprises wallonnes profitent d’un système à deux vitesses pour multiplier les contrats précaires. » Le syndicat s’appuie également sur une comparaison régionale pour illustrer ses inquiétudes. D’après ses données, seulement 29 % des offres d’emploi publiées sur le site du Forem seraient des CDI, contre 73,4 % sur celui du VDAB en Flandre.
Du côté de la CSC, on déplore que l’annonce du Forem ne précise pas de quel type de contrat il s’agit, ni dans quelles conditions, et avec quel salaire. « On ne nous dit rien sur la qualité de l’emploi, ni sur le profil des gens », regrette Khadija Kourcha, responsable nationale des travailleurs sans emploi, à notre micro. « On sort un chiffre qui de nouveau stigmatise les gens comme si l’emploi était là alors que mathématiquement, quand bien même on remplirait tous les métiers en pénurie, il resterait encore des gens sans emploi. »
Plus de 28.000 demandeurs d’emploi en un an
Enfin, la FGTB alerte sur l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi en Wallonie. Selon ses chiffres, ils sont passés de 238.562 en septembre 2024 à 266.789 en septembre 2025, soit une hausse de 28.227 personnes en un an. Face à cette situation, le syndicat appelle à « arrêter de culpabiliser les travailleurs sans emploi » et à concentrer les efforts sur la création « d’emplois stables, décents et porteurs d’avenir ».
