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Le député PTB Germain Mugemangango estime, à contre-courant, qu’il ne faut pas investir dans l’armement de la Belgique car « la seule manière d’utiliser un tank, c’est de faire la guerre ».
« La seule option, quand vous achetez des armes, c’est de les utiliser. » Germain Mugemangango, chef de file du PTB au Parlement wallon, ne mâche pas ses mots. Invité de Martin Buxant ce jeudi matin dans le 7h50 de bel RTL Matin, il a vivement critiqué les dépenses militaires croissantes demandées par l’OTAN
L’Alliance réclame désormais que ses membres consacrent 5 % de leur PIB à la défense. Pour Germain Mugemangango, c’est inacceptable : « On parle de plus de 30 milliards d’euros par an et plus on met de l’argent dans l’armement, plus on met de l’huile sur le feu », estime-t-il. : « Quand on achète des F-35, ce ne sont pas des armes de dissuasion. Ce sont des armes offensives, pour faire la guerre. »
Pas faire le choix de sacrifier les pensions pour avoir des armes
Un investissement à ponctionner en réalisant des économies dans d’autres secteurs, typiquement dans la sécurité sociale, avance Germain Mugemangago : « Cet argent, certains, comme Théo Francken, veulent le prendre dans la sécurité sociale. Ce serait mettre en danger les pensions, la santé, les allocations et il est évident pour nous qu’il ne faut pas faire le choix de sacrifier les pensions pour avoir des armes. »
Quant aux 10.000 emplois que représente le secteur de la Défense en Wallonie, il ne les nie pas. Mais là encore, le député interroge : « Bien sûr, c’est un secteur qui est important en Wallonie, mais le problème, c’est que si vous produisez (…) un tank, la seule manière d’utiliser un tank, c’est de faire la guerre. »
L’OTAN, fauteur de guerre ?
À quelques jours d’un nouveau sommet de l’OTAN à La Haye, le député PTB remet en question le rôle de l’Alliance. « Nous sommes un parti pacifiste. Ce qu’on constate depuis 20 ans, c’est que l’OTAN est plus fauteur de guerre que faiseur de paix », martèle-t-il, citant notamment les interventions en ex-Yougoslavie.
Sans prôner une sortie immédiate de la Belgique de l’OTAN, le PTB défend une rupture avec les États-Unis : « Il est temps que l’Europe ait sa propre stratégie de défense, une diplomatie autonome. Suivre aveuglément la logique américaine, surtout avec un président comme Trump, c’est entrer dans une logique de guerre permanente. »


















