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Le ministère de la Défense devra à l'avenir choisir, dans le cadre du renforcement de la présence militaire de l'Otan sur son flanc oriental, entre l'envoi de troupes en Lituanie, au sein d'une brigade commandée par l'Allemagne, ou en Roumanie, sous un commandement français, estime le professeur de la VUB Alexander Mattelaer, également chercheur à l'institut Egmont, le centre de réflexion du Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères.
"Le choix clé auquel sont confrontés les planificateurs de la défense belge concerne la concentration géographique pour engager les forces terrestres belges le long du front oriental", affirme-t-il dans un rapport publié jeudi par l'institut Egmont, à moins d'une semaine d'un sommet des chefs d'État et de gouvernement des 31 pays alliés à Vilnius. Ils prendront des décisions pour renforcer la posture militaire alliée, notamment en Europe de l'est, pour dissuader toute agression.
La composante Terre de l'armée belge se déploie fréquemment - environ six mois par an - en Lituanie, au sein d'un "groupement tactique" multinational (en anglais "Battle Group") dirigé par l'Allemagne. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, s'est déclaré prêt à porter les effectifs à quelque 4.000 soldats - contre environ 800 actuellement - pour transformer ce bataillon en brigade.
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, la Belgique s'est aussi engagée au sein d'un Battle Group commandé par la France en Roumanie. L'armée a bouclé mardi le déploiement à Cincu (centre) d'une compagnie de combat renforcée sous l'appellation, en jargon, de "Combined Arms Tactical Subgroup" (CATSG) et composee de quelque 300 soldats, dont environ 130 fantassins provenant du bataillon Libération-5e de Ligne (l'unité "pilote", casernée à Bourg-Léopold, dans le Limbourg).
Mais le professeur Mattelaer souligne que la Lituanie et la Roumanie dépendent de deux quartiers généraux régionaux différents.