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En 1988, Jean-Claude Van Damme devient une star planétaire avec Bloodsport. Dès lors, tout s’accélère : il enchaîne les tournages et impose son style. Kickboxer, Full Contact, Universal Soldier, les succès s’accumulent.
« À cette époque, Van Damme, c’est l’artiste martial, acteur le plus connu au monde, quasiment », explique le journaliste cinéma Guillaume Méral. « Il n’y a pas vraiment d’équivalent. » Ses cachets explosent et atteignent 10 millions de dollars par film au milieu des années 90. Mais cette ascension fulgurante est aussi le début d’une chute vertigineuse.
Addictions et dérives : la face cachée du mythe
Sur le tournage de Street Fighter en 1994, les premières dérives apparaissent. Le réalisateur Steven de Souza raconte en 2018 au dans le journal The Guardian : « Jean-Claude Van Damme était à bloc de cocaïne. Le studio avait engagé un assistant pour s’occuper de lui, mais hélas, son assistant lui-même avait une mauvaise influence. » Le film est un échec critique, et l’attitude de l’acteur commence à inquiéter les studios.
Axel Cadieux, journaliste pour le magazine Sofilm, confirme : « Il se fait remarquer pour ses frasques et il exige toujours plus que les autres. C’est vraiment le cliché de la star. »
Jean-Claude Van Damme s’enfonce alors dans une addiction destructrice. Florian Anselme, journaliste spécialisé médias, souligne : « Il est déjà dévoré de l’intérieur par les substances, notamment la cocaïne. Très rapidement, il se retrouve inscrit sur cette fameuse liste noire qui existe à Hollywood. »
L’ego plus fort que le bon sens
L’un des épisodes marquants de sa chute reste son refus d’un contrat de trois films proposé par Universal. « Il dit : ‘Jim Carrey touche cette somme-là, alors je veux la même chose’ », raconte Axel Cadieux. Mais Universal refuse : « Désolé, mais tu n’as pas l’ampleur et tu n’as pas le talent d’un Jim Carrey. » Ce caprice de star ferme définitivement les portes des grands studios américains à Van Damme.
Privé des gros projets, JCVD continue de tourner… mais dans des productions mineures, parfois directement sorties en DVD. « Il y a Le Grand Tournoi, qu’il réalise lui-même, dont il ne se souvient même pas », note Guillaume Méral. « Roger Moore, qui joue dans le film, dira que c’est une de ses pires expériences. » Après Risque maximum en 1996, les critiques sont sévères, les salles boudent ses films, et sa carrière s’effondre.
Dérapages publics
La descente ne s’arrête pas à Hollywood. Sur les plateaux télé, Van Damme multiplie les propos incohérents, souvent tournés en ridicule. En 2001, invité de Thierry Ardisson dans Tout le monde en parle, il livre une prestation restée célèbre : 30 minutes de confusion, entre envolées philosophiques et déclarations étranges.
Florian Anselme explique : « Ces séquences cultes vont faire le tour du monde et nuire grandement à l’image de l’acteur, que les médias font passer pour un imbécile. » Même sur le plateau de Loft Story, émission de télé-réalité animée par Benjamin Castaldi, son comportement interroge. Là encore, l’image du comédien se dégrade.
L’épisode de Friends dans lequel il joue en 1996 restera comme l’un des moments les plus sombres de sa carrière. « Il est déjà dans une période personnelle compliquée », précise Florian Anselme. « Apparemment, il n’est pas très aimable, il s’enferme dans sa loge… Et pendant le tournage, il se serait comporté de façon assez scandaleuse. »
Selon Axel Cadieux, « il y a une scène où il doit embrasser Jennifer Aniston, et il essaye véritablement, il met la langue. La comédienne va se plaindre. On lui demande de ne plus le faire… et la deuxième fois, il recommence. » Cet incident ternit davantage son image auprès des producteurs, des collègues, et du grand public.
Mauvais choix personnels
À cette période, l’entourage de Jean-Claude Van Damme change. Il divorce de Gladys Portugues, la femme qui l’avait toujours soutenu. « Il va se mettre avec une autre femme et son entourage va changer », explique Axel Cadieux. « C’est cet entourage qui va l’amener vers des aspects moins glorieux de sa vie. »
Il a failli égaler les plus grands
Jean-Claude Van Damme reste une figure marquante du cinéma d’action. Il a côtoyé les sommets, aux côtés des plus grands, mais ses excès et ses choix hasardeux ont fini par briser son élan. « Il a failli égaler les plus grands », résume Guillaume Méral. « Et puis il y a eu le revers de la médaille, et médiatiquement, plusieurs scandales. »
Malgré cette période noire, Van Damme parviendra plus tard à orchestrer un retour, en se réappropriant son image avec autodérision.
Retrouvez « JCVD : une légende Made In Belgique » ce dimanche 19 décembre à 19h50 sur RTL tvi et en streaming sur RTL play.














